2040, l’apocalypse de la voiture à pétrole ?

Une Renault Zoe à Paris

Une Renault Zoe à Paris

2040, c’est l’horizon que se sont fixés certains pays – dont la France – pour définitivement bannir les voitures essence ou diesel des concessions. Cet objectif lointain mais pour le moins radical est-il vraiment réaliste ? Il est permis d’en douter.

« Nous annonçons la fin de la vente des voitures à essence et diesel d’ici 2040. » C’est en ces termes que, le 6 juillet dernier, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a fixé le cap aux constructeurs automobiles français et européens. Quelques semaines plus tard, le gouvernement britannique emboîtait le pas en annonçant le même objectif, à la même date, en précisant que les voitures thermiques seraient tout simplement bannies des routes en 2050. Plus radicale encore, la Norvège espère interdire la vente de voitures émettrices de CO2 dès 2025 ! Suite au « Dieselgate » et aux pics de pollution, le moteur thermique, à gazole notamment, a décidément bien mauvaise presse.

Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique (© Arnaud Bouissou/TERRA)

Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique (© Arnaud Bouissou/TERRA)

En tous cas, si l’on veut vraiment parvenir à éliminer purement et simplement le moteur thermique de nos voitures, il va falloir redoubler d’efforts ! Car, pour l’instant, il domine le marché de façon écrasante, avec… 98,8% des immatriculations en France au premier semestre ! Seules 13 555 voitures particulières 100% électriques ont été écoulées sur la période, et avec + 9,8% par rapport au premier semestre 2016, on ne peut pas vraiment parler d’explosion des ventes. Quant à la voiture à hydrogène, seule alternative « zéro CO2 » actuellement disponible, elle est pour ainsi dire inexistante sur le marché. Et ce en dépit d’un bonus écologique de 6 000 €, voire même 10 000 € si l’on envoie parallèlement un vieux diesel à la casse ! Il y a donc du pain sur la planche pour arriver à convaincre les automobilistes d’abandonner le bon vieux moteur à explosion.

La voiture électrique : une charmante utopie ? (Renault Zoé)

La voiture électrique : une charmante utopie ? (Renault Zoé)

Forcément, ce manque d’entrain n’incite pas les analystes à l’optimisme quant au futur. Ainsi, selon certaines études, les voitures électriques ne pèseront guère plus que 10% du marché automobile mondial en 2030 ! L’institut Roland Berger estimait récemment qu’encore 70% des berlines familiales européennes rouleraient encore au gazole à cette période. On le voit, la pente vers le 100% électrique en 2040 s’annonce sacrément raide ! Car, en dépit de tous les efforts de recherche fournis par les constructeurs et les équipementiers, les écueils techniques sont toujours bien présents. Les batteries restent lourdes, coûteuses et d’une capacité limitée. Leur temps de recharge est dissuasif. Et les moteurs électriques, de part leur conception, sont parfaits pour un usage à basse vitesse en ville, mais peu adaptés à un roulage à grande vitesse sur route ou autoroute. En clair : le tout électrique n’est clairement pas – et ne sera probablement jamais – adapté à tous les usages automobiles.

Tesla Model S

Tesla Model S

En revanche, la voiture électrifiée, elle, va devenir la norme. À défaut de reposer exclusivement sur la propulsion électrique ou thermique, elle combine les deux : c’est la fameuse voiture hybride. Volvo a ouvert le bal en juillet en annonçant qu’à compter de 2019, toute sa gamme serait électrifiée, soit totalement soit partiellement. Chez Audi, la nouvelle A8 généralisera un système d’hybridation légère (alterno-démarreur) sur toute sa gamme, en complément d’un réseau électrique en 48 volts. PSA peaufine de son côté ses prochains modèles hybrides rechargeables. Gageons que d’autres, particulièrement dans le haut de gamme, suivront la même tendance. Au final, le « zéro CO2 » partout et pour tous, ce n’est pas pour demain, ni même pour 2040 ! Mais cela n’empêchera pas les futures voitures de toujours moins polluer…

La nouvelle Audi A8 généralise l'hybridation légère sur toute sa gamme.

La nouvelle Audi A8 généralise l’hybridation légère sur toute sa gamme.

5 thoughts on “2040, l’apocalypse de la voiture à pétrole ?

  1. Il était vraiment temps de fixer une date pour stopper les voitures à essences. Même si 2040 reste ma foie très lointains. Mais bon… Actuellement nous disposons littéralement de plusieurs moyens different pouvant être utilisés afin de faire fonctionner nos chers voitures. L’électricité sera certes est une solution, mais est celle qui a été choisie, et ce-là non sans intérêt. Ce qui donc selon moi aura tout de même des répercutions négatives (sur long terme) sur l’environment et l’écologie d’une manière ou d’une autre quoi qu’il arrive. M’enfin ! On verra bien…

  2. Bonjour. Perso, ça ne me dérange pas, bien au contraire. Les voitures à pétrole jouent un peu contre l’environnement. Maintenant que nous avons les moyens de produire des autos électriques, il vaut mieux aller en ce sens.

  3. Il faut savoir que 90% des batteries des voitures électriques seront fabriquées et Chine. Il faut aussi savoir qu’un véhicule électrique n’émet pas de CO2 à l’usage, mais mobilise plus d’énergie primaire. Ce véhicule produit toujours des particules fines à cause de l’abrasion des pneus et des plaquettes de frein. Consommation d’électricité. Si nous prenons comme hypothèse, un parcourt moyen de, 15 000 km (9 300 miles) par an, pour une consommation d’électricité de 0,2 kWh par kilomètre parcouru, chaque année, cette voiture électrique consommera donc 3 000 kW. À comparer à un climatiseur de 2500 W qui fonctionne 8 h par jour pendant 6 mois, il consommera lui, entre 1000 et 1 600 kW par an, cela sera 1 000 kW pour un four cuisinière, et 1 500 kW pour un chauffe-eau , il va donc falloir produire cette électricité, lire l’article de @bernard jomard assez bien documenté:
    http://bernard-jomard.com/2017/10/29/voitures-electriques-electrochocs-a-venir/

  4. Ping : Le moteur thermique n’a pas dit son dernier mot ! | Motorshift

  5. Croyez vous que l electrique est la solution ?
    Entre le pillage des mines d extraction faite par l exploitation d enfants et la pollution qu emet une vielle batterie car on ne sait pas encore les recycler…. encore un projet avec aucune fondarion de correct.

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