Panamera Diesel, la Porsche agricole ?

Dans son excellent blog MOTORSHIFT, Vincent nous révèle son désarroi face à la Porsche Panamera Diesel. Une Porsche Diesel ? Les plus anciens connaissaient déjà cette association dans les années 50…sur les tracteurs. Ah, zut ! Vincent va encore me traiter de vieille branche…

Porsche-Diesel, une légende dans le monde de l’agriculture.

Bref, la Paname qui carbure au mazout vient tout juste d’être lancée sur le marché Hexagonal, un des plus dieselisés d’Europe. Rappelons que ce modèle « d’attaque » est propulsé par un V6 d’origine Audi, oui, un vulgaire TDi, développant 250 ch. Il permet à la grande (4,97 m) berline Porsche une consommation moyenne mixte de seulement 6,5 litre/100 km, selon le constructeur. Dans la vraie vie, disons plutôt 8. Mais cela reste presque un exploit pour un panzer de cette taille !

Elle boit pas, elle fume pas, mais quel jeu de jambes !

Les performances, elles, se situent dans la bonne moyenne, avec un 0 à 100 km/h revendiqué en 6,8 secondes. Bref, pas de quoi se la prendre et se la mordre. Alors pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Plusieurs réponses : pour abaisser les taux de rejets de CO2 moyens. La Panamera Diesel affiche un vaillant 167 grammes alors qu’une Panamera Turbo S crachant 550 ch affiche 270 grammes de Co2 par kilomètre. Disons que ça compense. Pour que Porsche puisse continuer à proposer des autos puissantes et performantes tout en se conformant aux normes européennes, le constructeur (ou le groupe auquel appartient le constructeur) devra également proposer dans sa gamme des autos vertueuses en termes de consommation afin de contrebalancer le taux de rejets de Co2 moyen.

 

Autre élément, les voitures diesel ont les faveurs des sociétés. Rappelons qu’environ une Panamera sur deux en France est vendue à une société en LLD (Location Longue Durée). Une offre diesel dans une gamme, avec une TVS (Taxe sur le Véhicules de Société) acceptable, car conditionnée en partie par les rejets de Co2 émis, permet à coup sûr de gagner des parts de marché « pro ».

La Panamera Diesel élude le plaisir mécanique. Reste un châssis exceptionnel.

Alors, quid de l’image et du plaisir mécanique ? On est chez Porsche, oui ou non ? Disons que pour l’image, les quelques grammes de suie sur le logo Porsche n’effraieront personne. Car nous sommes en 2011, sur un marché européen majoritairement dieselisé, y compris dans le très haut-de-gamme. Il n’y a qu’à lorgner du côté de l’Audi A6, de la Classe S ou de la BMW Série 7 et consors pour s’apercevoir que certaines sont vendues à plus de 80% en version diesel ! L’image de marque en est-elle écornée pour autant ?

 

Trains roulants très élaborés, technologie maîtrisée, plaisir préservé.

Le plaisir mécanique de cette version est en grande partie éludé, effacé. Bizarre pour une Porsche. Mais admettons. Que reste-t-il ? Pas mal de choses, finalement : un logo prestigieux, un ligne qui vaut ce qu’elle vaut, mais très inspirée de la 911, il y a pire comme référence, un habitacle aux petits oignons, un équipement technologique « up to date » et surtout un châssis exceptionnel pour la catégorie, probablement le meilleur. Alors pourquoi une Audi A8 diesel et pas une Porsche Panamera Diesel ?

Même si, pour ma part, j’ai nettement préféré la Panamera S Hybrid que j’ai eu loisir d’essayer pour Motorlegend, cette version Diesel peut se comprendre, et pas seulement du point de vue du constructeur. Vincent, si tu nous regardes…

 

Le V6 3.0 litre développant 250 ch est emprunté à Audi.

L’hybridation est une formule magique qui concilie plaisir et maîtrise de la conso.

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