Désormais, lorsqu’il lance un nouveau modèle, un constructeur met moins l’accent sur ses motorisations ou sur les qualités de son châssis. L’argument à la mode, c’est, en effet, le contenu technologique.
Gadgets et innovations
L’automobiliste serait-il devenu fainéant ? Année après année, les nouvelles voitures se caractérisent par des équipements de plus en plus sophistiqués et de plus en plus nombreux. Pour les industriels, c’est souvent la sécurité qui est mise en avant. Une tendance qui ne date pas d’hier puisque, déjà, en 1959, Volvo brevetait la première ceinture de sécurité à 3 points, toujours utilisée dans l’ensemble des automobiles produites dans le monde. Ensuite, vinrent l’ABS (1966), l’airbag (1973), l’ESP (1995)… des inventions qui visaient surtout à améliorer la sécurité, tant active que passive, des autos. Mais la démocratisation des équipements électroniques profitent maintenant aussi au confort des occupants.
Faut-il se réjouir ou regretter l’arrivée en masse de ces nouvelles technologies ? Si certains leur reconnaissent de nous permettre de voyager avec davantage de sérénité et de contribuer largement à la baisse des accidents, d’autres s’inquiètent des causes de distraction qu’elles peuvent être pour le conducteur. De plus si certains équipements de pointe se révèlent être de véritables progrès, d’autres ne sont que des arguments marketing, sans réel intérêt.
La sécurité, un axe de travail majeur
Longtemps boudés par les conducteurs français, les équipements de sécurité les plus sophistiqués ont toutefois percé sous la pression d’autres marchés, tels que l’Allemagne. A tel point qu’aucun conducteur européen n’imagine, aujourd’hui, acquérir une voiture sans ESP et une collection complète d’airbags. La demande sécuritaire étant désormais bien établie, les ingénieurs ont été priés de développer nombre de nouvelles fonctions dans ce domaine. On trouve donc maintenant légion de modèles capables de freiner seul face à un obstacle (freinage automatique d’urgence) de vous prévenir lorsqu’un autre véhicule est en train de vous dépasser (détecteur d’angles morts), de vous avertir lorsque vous franchissez une ligne sans avoir mis votre au clignotant (avertisseur de franchissement de ligne), voire de vous remettre dans le droit chemin (aide au maintien en ligne), ou encore de conserver la bonne distance avec le véhicule qui vous précède, même lorsque celui-ci freine (régulateur de vitesse adaptatif). Ces équipements, qui ne valent guère plus que quelques centaines d’Euros, lorsqu’ils ne sont tout bonnement pas installés de série, se trouvent désormais sur les modèles de milieu de gamme, voir, pour certains, à bord de citadines. Surtout, plus personne, ou presque, ne remet aujourd’hui en cause leur apport positif en matière de sécurité routière.
L’intérêt d’autres fonctions est toutefois moins probant ou, du moins, peut générer quelques effets pervers, notamment en réduisant la vigilance du conducteur. C’est le cas des feux de routes automatiques. Comme le nom l’indique, il s’agit de « pleins phares » qui s’activent et se désactivent seuls, mais parfois avec un temps de retard, dans un sens comme dans l’autre. A la clé, des dizaines de mètres parcourus en feux de croisement alors qu’ils pourraient l’être en feux de route ou, plus ennuyeux, des conducteurs venant en sens inverse qui sont éblouis. La palme en matière de « trop d’assistance » revient toutefois à l’assistant de conduite dans les embouteillages. Ce dispositif, qui ne fonctionne généralement pas au-delà de 50 km/h permet à l’auto de suivre automatiquement le flot de circulation en accélérant et freinant à dessein, tout en suivant le tracé de la route (les autres véhicules et le marquage au sol servent de repère pour les courbes). Un premier pas vers la voiture autonome mais un système qui se déconnecte après quelques dizaines de seconde si le conducteur n’a pas la main sur le volant et qui réagit parfois brusquement et de façon inadéquate lorsque les conditions optimales ne sont pas remplies (marquage au sol pas assez net, véhicule qui déboite devant votre auto, deux-roues qui remonte la file…).
Equipements de confort et Infotainment, à double tranchant
Il y a encore une dizaine d’années, le divertissement à bord des automobiles se limitait à un autoradio doté d’un lecteur CD voire, pour les modèles les moins avancés, d’un lecteur de cassette, et d’une flopée de boutons. Aujourd’hui presque tous se pilotent depuis l’incontournable écran tactile. Un écran qui ne se limite pas à un usage musical. Bienvenue à bord des autos connectées capables de communiquer avec nos smartphones sans avoir besoin d’un câble (Bluetooth). Un lien dématérialisé qui permet aussi à certains modèles de reprendre à leur compte la connexion de données du dit smartphone pour avoir accès à Internet, sous toutes ses formes. Quelques voitures, principalement haut de gamme, sont désormais elles-mêmes dotées d’une carte SIM leur permettant de se connecter sur la Toile. Consulter ses e-mails, envoyer des SMS, télécharger des applications… tout cela est désormais possible à bord des autos les plus récentes, et parfois même en roulant ! On comprend alors le cri d’alarme poussé par certaines associations promulguant la sécurité routière.
En parallèle, des fonctions déjà connues se perfectionnement. Largement répandu, le radar de recul se voit désormais complété de son homologue avant, d’une ou plusieurs caméras (jusqu’à quatre, ce qui permet d’obtenir une vue à 360° autour de la voiture), voire d’une aide active au stationnement. Avec cette dernière, il suffit de trouver une place suffisamment grande pour votre auto (celle-ci vous les indiquera), d’appuyer sur un bouton et de s’occuper de l’accélération et du freinage. La voiture contrôlera alors la direction. Idéal pour les allergiques aux créneaux. Autre exemple d’équipements se perfectionnant, la clé mains libres. Longtemps, elle s’est contentée d’ouvrir, fermer et démarrer la voiture simplement en l’ayant en poche. Désormais, complétée d’un capteur placé sous le bouclier arrière, elle dispense même de devoir manipuler le bouton du coffre, il suffit de passer son pied sous le capteur pour l’ouvrir ou le fermer.
La liste n’est évidemment pas close et se complète, mois après mois. En toute logique, ce sont les modèles haut de gamme qui ont, la plupart du temps, la primeur des dernières trouvailles des ingénieurs. BMW propose ainsi, sur ses nouvelles Série 5 et Série 7, un écran à commande gestuelle, c’est-à-dire qu’il se pilote sans même avoir à le toucher. Volkswagen offrira ce même équipement à la version restylée de la Golf. Chez Audi, nombre de modèles disposent maintenant d’un tableau de bord entièrement numérique et personnalisable. On peut ainsi y afficher la carte détaillée du GPS sur plus d’une dizaine de centimètres et via l’application Google Maps qui utilise des photographies satellites. Une version un peu simplifiée de ce système se trouve également à bord du nouveau Peugeot 3008. Autre innovation utilisant les données du GPS, le régulateur de vitesse entièrement actif, capable de freiner seul l’auto à l’approche d’un virage ou d’utiliser le frein moteur en descente.