Il existe mille et une raisons de rouler, au quotidien ou seulement quelques jours dans l’année, en voiture de collection. Des raisons qui, ces dernières années, n’ont cessé de séduire de nouveaux adeptes.
De l’attrait pour les vieilles
Depuis le début des années 2000, les ventes de voitures de collection ont très largement augmenté, partout sur la planète. Salons spécialisés, ventes aux enchères, vendeurs professionnels…
tous les canaux ont profité de l’engouement sans cesse grandissant des automobilistes pour ces autos qui fleurent bon le siècle précédent. Et il n’est pas nécessaire d’être milliardaire pour s’intéresser à ces voitures. De la berline de grande série venant tout juste de décrocher son précieux sésame (pour décrocher une carte grise « collection », il faut que l’auto ait 30 ans révolus, que sa production soit stoppée et qu’elle n’ait pas été modifiée) à la super sportive d’entre deux-guerres, il y en a pour toutes les bourses, tous les goûts et tous les usages. Les particuliers qui décident d’abandonner leur « jeune » voiture au profit de l’un de ces deux modèles sont, effectivement, loin d’être des exceptions. On trouve même des entreprises qui décident d’utiliser de tels modèles, jouant sur les aspects nostalgiques et sympathiques. En contrepartie, cet engouement sans précédent a fait flamber les prix.
Juste une bulle spéculative ?
Régulièrement, des records d’enchères sont battus sur des modèles de collection. Récemment, les montants obtenus pour une Aston Martin DB4 GT (plus de 2 700 000 euros), Porsche 911 série 964 (plus d’1 000 000 euros) ou encore une Bugatti 57S Cabriolet (plus de 7 200 000 euros) ont été plus élevés que jamais. Une tendance qui se vérifie aussi sur des modèles plus populaires : certaines Citroën 2CV s’échangent pour 15 000 à 20 000 euros, une rare version Sahara ayant même dépassé les 170 000 euros. Ces folles hausses ont longtemps été entretenues par des spéculateurs, ravis d’avoir trouvé là des placements dont la rentabilité atteignait parfois les 50% annuels. Mais les véritables collectionneurs sont, eux aussi, responsables de ces augmentations. Notamment parce que le nombre de primo-acheteurs a fortement augmenté en l’espace de quelques années. Une population qui s’intéresse surtout aux autos les moins coûteuses et les plus récentes. Ici, on ne parle pas de Porsche, de Ferrari ou d’Aston Martin, mais plutôt de Citroën, Peugeot ou Renault.
Depuis l’été 2016, on assiste toutefois à un tassement. Les prix de vente n’augmentent plus, ou très peu, et les modèles proposés à la vente à des tarifs supérieurs aux prix moyen des échanges peinent à trouver preneur. Certaines restent même sur les bras de leurs propriétaires, à l’instar de cette Peugeot 205 T16 de route ayant appartenu à André de Cortanze et n’affichant que 248 km au compteur. Les estimations qui la plaçaient entre 275 000et 350 000 euros étaient visiblement beaucoup trop optimistes. D’ailleurs, durant la vente à laquelle elle était proposée, et qui a eu lieu au début du mois de juillet, près d’une voiture sur deux n’a pas trouvé preneur.
Mais toutes les autos ne sont pas concernées par ces mouvements financiers qui n’ont parfois pas grand-chose à voir avec la passion de l’automobile. Sont, bien sûr, concernés en premier lieu les modèles rares, prestigieux et à l’histoire forte. Ceux-là voient leurs tarifs se compter en centaines de milliers, voire en millions d’Euros. Les voitures construites entre 1960 et 1980 font également partie de celles qui ont vu leur valeur le plus augmenter. Pour un grand nombre d’entre elles, elles restent toutefois accessibles à un large public, avec des prix débutant aux alentours de 10 000 euros pour un modèle de grande série en bon état. A contrario, les modèles d’avant la Seconde Guerre Mondiale ne s’arrachent pas car davantage perçus comme des pièces « statiques » destinées aux musées que des véhicules pouvant rouler régulièrement. Quant aux youngtimers (modèles produits dans les années 1980 et 1990), elles sont idéales pour qui veut rouler différent au quotidien. Les versions les plus intéressantes, telles que les GTI, devraient même voir leur valeur grimper fortement au fil des ans.
Faut-il se laisser tenter ?
A l’heure où les voitures récentes sont, pour la plupart, aseptisés (ennuyeuses diront les plus virulents), il est permis de se poser la question de rouler en ancienne. Les précautions à prendre sont toutefois un peu plus nombreuses que pour une voiture d’occasion traditionnelle. La première d’entre elles, c’est de s’assurer que l’auto convoitée correspond bien à l’usage que vous êtes prêt à en faire et au budget que vous êtes prêt à lui consacrer. En effet, en raccourcissant les choses, on pourrait dire que plus une auto est âgée, plus elle est susceptible de connaitre des pannes régulières. De bonnes connaissances en mécanique sont ainsi conseillées pour pouvoir se dépanner rapidement et à moindre coût.
Il est également impératif de réaliser, avant l’achat, un examen minutieux de la voiture afin de vérifier, d’une part, qu’elle est bien 100% d’origine (attention, chez les youngtimers, aux autos qui ont subi les affres du tuning) et, d’autre part, qu’elle est bien en bon état. Il faut ainsi réapprendre des réflexes oubliés lorsque l’on a des années d’achat de voiture récentes derrière soi : contrôler l’absence de rouille, principalement sur les bas de caisse et les passages de roues, vérifier que les portes et volets de coffre s’ouvrent et se ferment sans effort ni grincements, qu’il n’y a ni fuite d’huile, ni perte de liquide de refroidissement, que le moteur tourne « rond » (le ralenti doit être stable)… En acquérant une auto auprès d’un professionnel reconnu (repérez ceux qui apparaissent régulièrement dans les médias spécialisés), vous vous mettez naturellement à l’abri de ces désagréments en contrepartie d’un prix un peu plus élevé qu’entre particuliers.
Pour ne pas rester sans pouvoir utiliser votre auto durant de nombreuses semaines, voire de nombreux mois, assurez-vous également que vous trouverez sans difficulté les pièces de rechange usuelles. Certains constructeurs tels qu’Audi, BMW, Mercedes, Volkswagen, mais aussi Peugeot, par l’intermédiaire du musée l’Aventure Peugeot, fournissent encore certains éléments pour des modèles dont la production a été stoppée il y a plusieurs décennies. Les clubs de propriétaires sont également un bon moyen de s’approvisionner.
Enfin, en matière d’assurance, la surprise est très souvent bonne. En effet, les propriétaires de voitures de collection roulant peu et étant, par nature, très soigneux avec leur auto, les compagnies spécialisées leur proposent généralement des tarifs largement inférieurs à ce qu’ils seraient pour un modèle neuf.