Les jours du contrat d’assurance auto à deux vitesses (au tiers ou tous risques) pourraient bien être comptés. En effet, pour faire face aux nouveaux modes d’utilisation de la voiture, les assureurs rivalisent d’ingéniosité pour proposer de nouveaux produits.
Nouveaux besoins, nouveaux contrats
Obligatoire, en France, depuis 1958, l’assurance automobile a longtemps été commercialisée sous seulement deux formes : les contrats au tiers (le minimum légalement obligatoire, qui couvre les dégâts occasionnés aux adversaires de l’assuré) et les tous risques (qui inclut les dommages du conducteur responsable, le vol, l’incendie…). Au fil des années, les assureurs y ont ajouté des possibilités d’options, tels que le fait d’ajouter le vol à une formule au tiers, ou encore l’assistance dépannage à une police tous risques. Mais rien de bouleversant.
A l’époque où la majorité des foyers avait une voiture dont ils se servaient quotidiennement, ces deux possibilités étaient suffisantes. Mais, au fil des années, les habitudes des automobilistes ont changé : moins de kilomètres, des voitures qui restent des jours, voire des semaines, sans rouler… autant d’évolutions qui rendent le paiement d’une prime très peu personnalisé désuet.
Sous la pression de leurs clients, et de leurs concurrents, les compagnies traditionnelles et les mutuelles ont donc rivalisé d’ingéniosité pour adapter leurs contrats. Avec un but précis : faire payer le juste prix à chaque client.
Rouler moins, donc payer moins
Les contrats classiques d’assurance auto ne font aucunement mention du kilométrage. Pourtant, un automobiliste qui parcourt 5 000 km par an a potentiellement moins de risques d’être victime d’un accident qu’un autre qui roulerait quatre fois plus. Une déduction logique à laquelle sont parvenus presque tous les acteurs de ce marché. Ainsi, suivant les compagnies, il est facile de trouver des formules « moins de 10 000 km/an », « moins de 8 000 km/an » voire, pour certains « moins de 5 000 km/an ». Attention, les distances annoncées sont contraignantes. Même si une certaine tolérance est généralement de mise, votre assureur, s’il parvient à prouver que vous rouliez beaucoup plus que ce que votre contrat prévoit, pourra réduire significativement, voire supprimer totalement, vos garanties en cas de sinistre. Avant de vous engager pour ce type de police, faites la comparaison avec le contrat standard. Devoir limiter ses déplacement, d’accord, mais à condition que le jeu en vaille la chandelle, c’est-à-dire, ici, que la réduction accordée soit suffisamment conséquente ; C’est loin d’être systématiquement le cas.
Autre solution, rendue possible par la technologie : le « Pay when you drive ». Soit, en français, « payer lorsque vous conduisez ». Avec ces formules, impossible de savoir précisément ce que vous coutera, après une année, votre assurance auto, puisque votre contrat ne stipule qu’un abonnement mensuel de quelques dizaines d’euros (20 à 30 € en moyenne) et le coût de votre temps de conduite. Selon les compagnies, il s’agit soit d’une facturation au kilomètre, soit d’un paiement à la journée. Rassurez-vous, il n’y a pas besoin de faire des déclarations très précises à votre assureur à chaque fois que vous devez utiliser votre voiture. Un récepteur Bluetooth sera installé à bord de votre voiture et devra être connecté avec votre smartphone. Ce dernier devra avoir les fonctions GPS et Bluetooth connectées en permanence. C’est ensuite la combinaison de ces deux équipements qui préviendra l’assureur des moments où vous avez utilisé votre auto, et déclenchera la facturation en conséquence.
Une imagination sans bornes
Une poignée d’assureurs vont même encore plus loin dans leur souci de personnalisation, et sous couvert de vouloir diminuer la facture pour leurs clients. Il est donc désormais possible de souscrire à des offres d’assurance collaborative ou à un contrat « How you drive ». Si les termes peuvent paraitre abscons, la réalité est bien plus simple.
Dans le premier cas, il s’agit de regrouper des clients aux profils identiques. Par exemple, vous pouvez vous assurer au sein d’un groupe de possesseurs de voitures électriques ou, plus étonnant, de personnes qui partagent une passion commune avec vous. Le principe consiste à mutualiser les risques. Par exemple, si vous êtes victime d’un accident responsable au cours de l’année, au lieu de supporter seul le malus, ce dernier sera réparti sur l’ensemble des membres de votre communauté. Non pas sous la forme d’un malus sur la prime de l’année suivante, mais par une moindre rétrocession de votre prime à la fin de l’année en cours. En effet, la particularité de ces contrats, c’est qu’une part de la prime payée (jusqu’à 25%) peut vous être rétrocédée en fin d’année si le bilan accidentologie de votre communauté est bon. Un argument qui n’a rien d’une jolie promesse publicitaire puisque les compagnies proposant ce type de contrat assurent reverser plus de 20% des primes qu’elles perçoivent.
Le second cas s’adresse à deux catégories de conducteurs habituellement boudés par les compagnies : les jeunes conducteurs et ceux qui n’ont pas été assurés à leur nom depuis au moins deux ans (les bénéficiaires d’une voiture de fonction par exemple). Le « How you drive » se base, comme son nom l’indique (« Comment vous conduisez » en français) sur votre style de conduite. A partir d’un boitier, fourni gratuitement par l’assureur, qui sera installé en permanence dans votre voiture, l’assureur déterminera si vous avez une conduite à risques (accélérations et freinages brusques, brusques changements de direction…) ou si vous êtes un automobiliste zen. Pour être plus efficaces, ces polices ne se basent pas sur un modèle punitif mais mettent en avant la récompense. Ainsi, vous savez, dès la souscription du contrat, quel est le montant de votre prime (annuelle ou mensuelle). Ensuite, selon votre style de conduite, l’assureur vous rembourse, mensuellement, une partie de celle-ci. Selon les compagnies, le remboursement maximal va de 30% à 50%.
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