Même si le Gouvernement et la Sécurité Routière ne cessent de clamer que les progrès en matière d’accidentologie sont dus à la répression et à la baisse de la vitesse, force est de reconnaitre que, depuis plusieurs décennies, les constructeurs ont développé des équipements faisant des autos actuelles les plus sûres jamais produites.
Une contrainte, mais aussi un argument marketing
L’arsenal sécuritaire présent à bord de nos voitures n’a jamais été aussi complet. Des progrès parfois faits sous la contrainte avec l’obligation de livrer de série certaines fonctions : l’ABS en 2003, l’ESP et le contrôle de pression des pneus en 2014… Mais, depuis l’avènement de l’Euro-NCAP, et de ses fameux crash-tests « étoilés », en 1997, la sécurité est également devenue un formidable vecteur de communication pour les constructeurs automobiles. A tel point qu’aujourd’hui, ne pas pouvoir se targuer de la note maximale (5 étoiles) est un aveu de faiblesse, voire de dangerosité, pour un nouveau modèle. Si ce sont surtout les équipements, souvent nommés à renfort de sigles plus ou moins barbares, qui sont mis en avant, la sécurité d’une automobile tient tout de même principalement à sa conception générale. Un châssis bien réglé pour obtenir une tenue de route la plus parfaite possible ou une structure à la déformation optimale pour absorber au mieux les chocs sauvent sans doute plus de vie chaque année, que tous les « artifices » électroniques. Pourtant, si certains équipements ont des airs de gadget, d’autres apportent une véritable plus-value aussi bien en ce qui concerne les sécurités actives, celles qui permettent d’éviter un accident, que passives, celles qui minimisent les conséquences d’un choc.
Les classiques
L’alerte de franchissement de ligne
Ce dispositif fonctionne à partir d’une ou plusieurs caméras qui repèrent les marquages au sol (lignes continues et discontinues). A partir du moment où un franchissement « anormal » est repéré, c’est-à-dire tous s’il s’agit d’une ligne continue ou sans l’usage du clignotant s’il s’agit d’une ligne discontinue, le système émet une alerte qui peut être sonore ou physique (vibrations dans le siège conducteur ou le volant). Les systèmes les plus sophistiqués agissent même sur la direction afin de corriger la trajectoire. Cette dernière fonction se désactive automatiquement si le conducteur agit sur le volant. Efficace et sécurisant sur les voies rapides, ce système est rapidement agaçant sur les petites routes où il est quasiment impossible de ne pas « mordre » sur les lignes blanches. Heureusement, il est systématiquement déconnectable : à partir d’un simple bouton pour les systèmes les plus intuitifs ou en se plongeant dans les menus et sous-menus de l’écran tactile pour les moins bien conçus. Cet équipement est livré de série sur nombre de modèles actuels, y compris des abordables tels que la Citroën C3. Dans le cas contraire, il exige une rallonge comprise en 150 et 400 euros.
Le freinage automatique d’urgence
Voilà un équipement qui a sauvé bien des pare-chocs… et des piétons. Comme l’alerte de franchissement de ligne, ce dispositif a, le plus souvent, recours à une caméra disposée derrière le rétroviseur intérieur. Certains modèles préfèrent toutefois un ou plusieurs radars. Selon les marques, cet équipement est actif jusqu’à 30, 50 ou 60 km/h. Pas question, donc, de compter sur lui si, sur autoroute, la voiture qui vous précède, pile. En ville, en revanche, il permet aux plus étourdis d’éviter les petits chocs ou, au minimum, d’en amoindrir les conséquences. Attention, les générations les moins évoluées ne sont capables de détecter que les autres véhicules, seules les plus récentes intégrant les fonctions de reconnaissance des piétons, voire des cyclistes. Présent sans supplément sur une large majorité de voitures neuves, cet équipement est facturé de 300 à 500 euros dans la plupart des autres cas.
La surveillance des angles morts
Tout automobiliste s’est, un jour, fait surprendre par un autre véhicule, qu’il s’agisse d’une auto, d’une moto ou d’un vélo, qu’il « n’avait pas vu venir » car celui-ci se trouvait dans un angle mort, la zone qui se trouve entre celle que l’on voit dans son rétroviseur intérieur et celle qui apparait dans l’un des rétroviseurs extérieurs. Cet équipement se base quasi-systématiquement sur des capteurs situés sur le bouclier arrière. Ces derniers sont capables de repérer un véhicule entrant dans ce fameux angle mort. Le conducteur est alors prévenu par un signal sonore et/ou visuel. Ce dernier prend place dans les rétroviseurs extérieurs ou à la base du montant intérieur de porte le plus avancé. Certains modèles ont toutefois recours à des implantations plus originales, à l’instar de la nouvelle Seat Leon qui éclaire, en cas de besoin, en rouge et du côté concerné, le bandeau de led intégré aux portes avant, et chargé habituellement de l’éclairage d’ambiance. Depuis quelques années, certains véhicules haut de gamme sont également dotés d’une fonction agissant sur la direction. Contrairement aux deux précédents, ce dispositif est rarement livré de série sur la voiture de « M. Tout-le-monde ». Selon les marques, il faut se délester de 400 à 1 000 euros pour en bénéficier, mais cela vaut le coût.
Les derniers arrivés
Le régulateur de vitesse adaptatif.
Comme son nom l’indique, ce régulateur s’adapte à l’allure du véhicule qui précède, dans la limite de la vitesse que vous aurez définie. Désormais, ils sont presque toujours capables d’aller jusqu’à l’arrêt complet et de redémarrer seul ou en exerçant simplement une légère pression sur l’accélérateur. Pratique dans les embouteillages, il est peu coûteux : comptez de 300 à 600 euros. Et certains modèles populaires, comme le Volkswagen T-Cross, le livre sans supplément.
L’alerte de trafic en marche arrière
Lorsque vous reculez, les capteurs de cette alerte se mettent en marche et vous préviennent si une autre voiture s’approche. Dans un premier temps, cet équipement se contente d’un signal sonore et/ou visuel. Mais la nouvelle génération, qui est désormais presque la seule disponible, freine à votre place si vous ne réagissez pas assez rapidement. Surprenant car le coup de frein est très brusque, mais salvateur. Lorsqu’elle est proposée seule, l’alerte de trafic en marche arrière est facturée entre 300 et 500 euros.
Le détecteur de somnolence
Sous ce terme se cache deux systèmes très différents. Le premier se compose de capteurs au volant. Il repère les mouvements brusques et les relâchements de pression sur la jante. Le second fait appel à une caméra qui lit le visage du conducteur et base son diagnostic sur des critères plus précis tels que des battements de paupières, une dilation des pupilles incohérente avec les conditions de luminosité… Au final, le résultat est le même : si votre voiture considère qu’une pause s’impose, un pictogramme s’affichera au tableau de bord et un signal sonore retentira. Nombre de modèles neufs en sont dotés d’office. Dans le cas contraire, il ne vaut guère plus de 50 à 150 euros.
La conduite semi-autonome
Ce dispositif fait, en réalité, la somme de plusieurs autres (régulateur de vitesse adaptatif, surveillance des angles morts…). Son but est de conduire l’auto presque tout seul, mais uniquement sur les axes larges et dont le marquage au sol est suffisamment visible. La législation européenne limitant, pour le moment, l’homologation au niveau 2 de cette technologie, le conducteur doit impérativement avoir le volant en mains. Si ce n’est pas le cas, il se déconnectera après quelques secondes. Un équipement pratique et sécurisant, que le trafic soit fluide ou congestionné, à condition de réaliser la majorité de ses parcours sur de grands axes.