Embouteillages : peut-on lutter contre ?

En moyenne, un Français passe, annuellement, presque l’équivalent d’une journée dans les embouteillages. Ce fléau, bien connu des citadins, pourrait pourtant être, en grande partie, supprimé.

 

Le cauchemar des citadins et des vacanciers

Si vous résidez dans un grand centre urbain et que vous utilisez régulièrement votre voiture, notamment pour aller travailler, les embouteillages font partie de votre quotidien. Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, Paris… pas une de nos métropoles n’échappent aux tristement fameux bouchons des heures de pointe. Pour les autres, ce problème n’apparait souvent que lors des grands départs en vacances, qu’ils soient estivaux ou hivernaux. Ce ne sont alors plus les axes périphériques qui sont congestionnés, mais bien les principales autoroutes qui sillonnent l’Hexagone (A6, A7, A8, A9 et A63 en été, A40, A41 et A43 en hiver) qui retiennent les automobilistes, parfois pendant de nombreuses heures.

Et encore, nous ne sommes pas, et de loin, les plus à plaindre. Les capitales asiatiques mais aussi Bucarest, Mexico ou encore Moscou, font bien pire. A l’opposé, certaines villes parviennent à réduire considérablement les embouteillages. Peut-on en déduire que ces derniers ne sont pas une fatalité ? Que leur formation réponde à des facteurs clairement identifiés et, donc, contre lesquels il est possible d’organiser un plan de lutte ?

Pourquoi se forment-ils ?

L’apparition ou la disparition d’un embouteillage résulte de la variation du ratio entre le nombre de véhicules en circulation et la capacité des infrastructures routières. Vu le temps nécessaire pour adapter ces dernières à l’augmentation du nombre d’autos en circulation, les problèmes ont une fâcheuse tendance à perdurer. Sans oublier que de nombreuses villes ont décidé de compliquer sciemment la vie des automobilistes en fermant certaines voies à la circulation motorisée. Si le but ultime de ces manoeuvres est de contraindre les conducteurs à utiliser d’autres moyens de transport (vélo, transports en commun…), le premier effet de ces politiques est souvent l’apparition de nouveaux points noirs. Au total, on peut distinguer sept types d’évènements qui participent au développement des bouchons.

Le plus connu, ce sont les heures de pointe, ces créneaux, en semaine, du matin et de la soirée où se concentre un maximum de trajets vers les lieux de travail. En France, les périodes 8h-10h et 17h-20h sont les plus critiques.

A ceux-ci s’ajoutent les traditionnels départs et retours de vacances. En été, ce sont surtout les vendredi et samedi compris entre mi-juillet et mi-août qui posent problème. Ajoutez-y les week-ends des vacances d’hiver sur les axes qui desservent les Alpes mais également les vendredi après-midi et soirées du dimanche à proximité des grandes villes pour les chanceux qui ont pu profiter du week-end pour s’évader un peu.

Certains lieux peuvent également, sporadiquement, être la source d’un embouteillage. Ce peut être une salle de spectacle située dans une zone péri-urbaine, un circuit ou un stade où se déroule une compétition. Souvent situés dans des zones où la circulation « normale » est peu dense, ils sont rarement suffisamment desservis pour faire face à un afflux important concentré sur quelques heures.

La météo influe aussi largement sur les conditions de circulation. Pluie ou neige réduisant, mécaniquement, la vitesse moyenne du trafic.

Les travaux de voirie et les accidents vont perturber le plus la circulation. Dans les deux cas, celles-ci sont temporaires (quelques minutes à quelques heures pour un accident, quelques jours à quelques mois pour des travaux) et ne représentent qu’un point sur la trame routière générale. Mais, combinés à d’autres éléments (météo déplorable, heures de pointe…), elles peuvent faire exploser les temps de trajet.

Le changement le moins pris en compte dans l’incidence qu’il a sur la circulation, c’est, probablement, la modification des axes de circulation. Réduction du nombre de voies, changement de sens d’une rue… autant de points qui vont perturber les habitudes de nombreux conducteurs et qui vont se résorber, partiellement ou en totalité, au fur et à mesure que les itinéraires habituels des automobilistes vont se modifier.

Un petit tour sur le site www.traffic-simulation.de vous permettra de comprendre ces mécanismes au travers d’un jeu ludique.

Quelles conséquences et quelles solutions ?

Selon une étude Inrix réalisée en 2013, le coût des embouteillages représente, pour les automobilistes français, 17 milliards d’Euros. Dans cette somme sont inclus la consommation de carburant, les coûts d’entretien anticipés, le temps de travail perdu… à ce montant, il faut ajouter presque 6 milliards « payés » par la collectivité que ce soit au titre de la lutte contre la pollution ou à celui de la perte de productivité des entreprises.

Les moyens de lutte existent pourtant et sont souvent accessibles, dans tous les sens du terme, au plus grand nombre. Le plus coercitif est certainement le « péage anti-bouchons ». Testé au Texas, ce système fait varier le tarif d’un axe en fonction de la congestion aux alentours. En gros, plus il y a de monde sur les routes, plus le tarif de cette autoroute augmente, les variations pouvant intervenir toutes les 5 minutes. Des panneaux à affichage variable avertissement en amont les conducteurs du tarif dont ils devront s’acquitter. A eux, ensuite, de choisir entre cette route payante mais à la fluidité garantie et les tronçons gratuits mais surchargés.

Plus proche de notre quotidien, on trouve nombre de sites Internet (Maps.google.fr, Sytadin.fr, Viamichelin.fr…) qui affichent, en temps réel, le trafic sur les principaux axes de France. La consultation de l’un d’entre eux avant de prendre la route permet de choisir le créneau horaire et les axes les moins engorgés.

Pour continuer à être informé une fois sur la route, on trouve également de nombreuses applications gratuites pour smartphone. La plus célèbre est incontestablement Waze. Ces applications peuvent également être présentes dans certains GPS portables, TomTom étant à la pointe en la matière avec sa fonction Trafic, ou les systèmes de navigation intégrés de certains constructeurs.

Encore peu utilisé en France, le principe de variation des limitations de vitesse est également un bon moyen de lutter contre la formation de bouchons. Car les séances d’accélération-freinage sont particulièrement néfastes à la fluidité de la circulation. Ainsi, abaisser la limitation de vitesse de quelques dizaines de kilomètres/heure permet souvent de mettre fin aux zones d’arrêt total.

Terminons sur une note optimiste avec la fin programmée des embouteillages. Selon de nombreux chercheurs, le développement de la voiture autonome sera la clé pour en venir à bout. Celles-ci seront, en effet, capables d’adapter tous les bons gestes précédemment cités, sans jamais y déroger. En résumé, on peut donc considérer que les bouchons disparaîtront en même temps que les conducteurs.

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