Déjà largement majoritaire dans des pays comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, les formules de location automobile (LOA et LLD) ont désormais le vent en poupe dans l’Hexagone. En basant leur argumentation sur la facilité, les vendeurs et banquiers séduisent de plus en plus de Français. Faut-il pour autant craquer ?
Une progression constante
Impossible de ne pas avoir entendu parler de LOA et de LLD. Désormais, la majeure partie des publicités automobiles mettent en avant leurs fameux loyers, de préférence le plus bas possible, plutôt qu’un prix de vente. Il est vrai que, lorsqu’on vous accroche avec une citadine à moins de 100 € ou un SUV compact pour à peine le double de cette somme, il y a de quoi avoir les yeux qui brillent.
Ces systèmes ne sont pas nouveaux. Après une première tentative de percée dans les années 1980 (on les appelait alors leasing), ces formes de financement sont sur les bouches de tous les commerciaux depuis une dizaine d’années. Leur concept ? Vous choisissez une auto dans ses moindres détails puis, chaque mois, vous versez une somme fixe correspondant à son utilisation. Au terme de la durée fixée par le contrat, il vous suffit alors de rendre la voiture au concessionnaire ou, plus rarement, de la racheter pour une somme convenue dès la signature du contrat.
Aujourd’hui, environ un tiers des voitures neuves acquises par des particuliers le sont de la sorte. Pour ceux qui contractent leur financement directement chez leur concessionnaire, ce ratio est même doublé. La marge de progression est, toutefois, encore important puisque, outre-Atlantique, plus de 80% des voitures neuves sont louées plutôt qu’achetées.
Avant de signer pour une telle offre, il est toutefois important de se poser les bonnes questions et d’éviter les quelques pièges inhérents à ces formules.
Les questions auxquelles il faut absolument répondre
Apport ou pas apport ?
La presque totalité des offres promotionnelles en réclament un, souvent conséquent (20 à 30%), mais il n’a rien d’obligatoire. Il ne sert, en effet, qu’à faire légèrement baisser les loyers mensuels. Par exemple, si vous apportez 1 000 € d’apport sur un contrat de 36 mois, le loyer sera inférieur d’environ 30 € par rapport à la même offre sans apport. Au final, vous ne ferez donc pas, ou très peu, d’économies en versant un apport. Si vous décidez, malgré tout, d’en verser un, veillez à ce qu’il ne dépasse pas 10 à 15% de la valeur neuve de l’auto.
Quelle durée choisir ?
Les durées proposées vont de 24 à 61 mois, mais la majorité des contrats signés le sont pour des durées de 3 ou 4 ans. Ce sont les bons choix. En effet, sur un contrat plus court, les loyers seront très élevés (de l’ordre de 300 à 400 €, hors apport, pour un modèle valant entre 12 000 € et 15 000 €). A l’inverse, les contrats de 5 ans proposent des versements mensuels moins importants mais, au cumul, vous aurez presque entièrement payé l’auto… et devrez malgré tout la rendre. Avant de choisir entre les formules 3 et 4 ans, demandez les deux devis. Chez de nombreux constructeurs, la première ne vous coûtera, chaque mois, qu’une poignée d’euros supplémentaires. Et vous aurez le plaisir de rouler dans une voiture neuve plus souvent.
Combien de kilomètres chaque année ?
C’est une question importante car elle détermine le montant du loyer. Généralement, les offres de base comprennent 10 000 ou 15 000 km par an. Si cela vous semble trop ou pas assez, faites modifier le devis en conséquence. Car si vous parcourez moins de kilomètres que prévu au contrat, vous ne récupérez rien alors que si vous dépassez le plafond, vous serez redevable, en moyenne, de 0,30 € à 0,50 € par kilomètre en trop.
Faut-il opter pour l’extension de garantie ?
Elle est souvent incluse d’office dans le loyer mais si ce n’est pas le cas, il est préférable de choisir cette option. Si son coût est raisonnable naturellement : pour un modèle de grande diffusion (citadine, compacte ou leur équivalents SUV), la facture mensuelle ne doit pas excéder 10 à 20 €.
Le contrat d’entretien, un vrai plus ?
Avec une location garantie et entretien compris, vous obtiendrez une mensualité où il ne vous restera plus qu’à ajouter l’assurance tous risques (incontournable pour une location) et le carburant. Comme pour l’extension de garantie, le contrat d’entretien est chaudement recommandé si son coût est raisonnable (30 à 40 € par mois pour un modèle de milieu de gamme et un contrat de 10 000 à 20 000 km annuels).
Je peux me passer de l’assurance perte financière ?
Absolument pas. Cette assurance sur le financement garantit, si le véhicule est détruit ou volé, que la totalité des loyers encore dus seront automatiquement annulés. Dans le cas contraire, si ce dernier montant est supérieur à la somme versée par votre assurance tous risques, ce sera à vous de combler la différence. Cerise sur le gâteau, nombre d’assurance perte financière prévoient le remboursement de votre apport, voire le versement de la valeur neuve de la voiture en location.
J’ai de quoi financer les frais annexes ?
Votre vendeur aura beau jeu de vous vanter le tout-compris, il y a deux choses que vous devrez payer entièrement au plus tard au moment de la livraison, la carte grise et l’éventuel malus écologique. Une facture qui peut se monter à plusieurs milliers d’euros si votre nouvelle acquisition émet 150 g/km de CO2 ou plus.
Les raisons de ne pas basculer vers la location
La famille pourrait bien s’agrandir.
Si ces contrats ont l’avantage de la simplicité, ils manquent, en revanche, de flexibilité. Si, avant le terme du contrat, vous avez besoin de changer de véhicule, il vous faudra passer à la caisse, surtout dans le cas d’une LLD. En effet, pour mettre un terme anticipé à un tel contrat, le bailleur est en droit de vous demander le versement des loyers encore dus. Pour la LOA, c’est un peu plus simple puisque, à partir du 13ème mois de location, vous pouvez racheter, ou faire racheter par un tiers, la voiture que vous louez.
Vos habitudes de conduite risquent de changer.
Si vous n’êtes pas certain que votre kilométrage annuel restera plus ou moins stable pendant la durée de la location, rabattez-vous sur un crédit traditionnel. En effet, comme nous l’avons évoqué précédemment, tout dépassement du forfait kilométrique inscrit initialement au contrat se soldera par une facture salée au moment de la restitution.
Votre voiture dort dans la rue.
Au moment de rendre la voiture, il y a une étape qui peut se révéler douloureuse pour le portefeuille : l’expertise de fin de contrat. Pas de démontage en vue, mais une analyse détaillée de l’état de voiture (carrosserie, pneus, freins…) réalisée généralement conjointement par un vendeur et un chef d’atelier. Au terme de celle-ci, vous sera remis un document détaillant le montant dont vous devrez vous acquitter pour la remise de l’auto dans un état proche du neuf. Et, à ce petit jeu, les garages ont souvent la main lourde. Dans un tel cas, votre seule possibilité de négociation sera de reprendre un véhicule de la même marque.
Vous voulez faire reprendre votre ancienne voiture par le concessionnaire.
Cette solution est, évidemment, envisageable, mais plutôt que de vous verser la somme correspondant à ce rachat, le concessionnaire préférera allouer cette somme au titre d’apport. Si cette solution vous permettra d’obtenir des loyers plus digestes, cette opération a un coup. En effet, au terme du contrat, que vous envisagiez de racheter ou de louer une nouvelle auto, vous vous trouveriez sans aucun apport disponible, sauf à aller piocher dans vos réserves « non-automobiles ».
C’est vrai que les LOA et LDD sont intéressants en ce moment, mais a la fin on n’a aucun capital accumulé, comme vous le dites a la fin de votre article. Je pense que le seul avantage de ce système est de pouvoir maîtriser son budget auto en ayant des coups fixes et constant (et aussi de se faire plaisir en choisissant son modèle et ses options).
Malgré tout, je reste persuadé qu’une bonne occasion récente (2 a 3 ans) avec faible kilométrage (10 a 15 000 km) financé avec un emprunt bancaire restera toujours plus intéressant qu’un achat neuf, car sur une période de 3 ou 4 ans, la décote sera contenu, les frais seront équivalents a du neuf (pas de gros frais d’entretien), et a la revente il restera un capital a re-investir sur un nouveau véhicule.