Désormais indésirable dans la plupart des métropoles, la voiture cède, peu à peu, la place à de nouvelles formes de mobilité. Mais toutes ne se révèlent pas aussi pertinentes et pratiques.
Une idée qui ne date pas d’hier
Proposer des alternatives au véhicule individuel fait depuis très longtemps partie des préoccupations des grandes villes. Bien avant, même, que n’apparaisse la voiture. La forme première, et celle qui restera longtemps la seule, de cette option, ce sont les transports en commun. En France, et plus précisément à Paris, ils apparaissent en 1662, sous le règne de Louis XIV, d’après une idée de Blaise Pascal. A l’époque, l’expérience fait long feu puisque les carrosses qui remplissent alors cet office disparaissent dès 1677. Aujourd’hui, personne n’imaginerait remettre en cause l’existence des transports en commun dans les villes, qu’elles soient grandes ou petites. Au cours du XXème siècle, ceux-ci ont même pris diverses formes : autobus, métro, tramway (qui après avoir été abandonné par presque toutes les agglomérations après la seconde guerre mondiale fait un retour en force depuis un quart de siècle)…
Si ces réseaux ne cessent de se développer, ils n’ont toutefois pas mis un coup d’arrêt à l’utilisation de la voiture en ville. Insécurité, saleté mais, surtout, incommodité lorsque l’on a des enfants en bas-âge ou lorsqu’il s’agit de faire les courses sont les principaux reproches fait aux irréductibles de l’auto. Pourtant, depuis quelques années, de nouvelles alternatives ont fait leur apparition et elles pourraient bien dissuader les derniers automobilistes urbains de ne plus utiliser leur voiture.
Toujours en voiture, mais partagée
Si l’on songe que la voiture est le moyen de transport idéal lorsqu’il s’agit de transporter personnes et objets, y compris en ville, l’auto-partage sonne comme une évidence. Cette formule consiste à mettre une flotte de voitures à dispositions du public pour des locations allant de quelques minutes à quelques heures. Les avantages, par rapport à la location courte durée classique, résident dans la possibilité de prendre une voiture sans réservation préalable, d’en disposer 24h/24, sans paperasse à remplir à chaque fois et avec la possibilité, dans certains cas, de la laisser dans un endroit différent de celui où on l’a prise.
A Paris, Bordeaux, Nice, Lyon… et dans des dizaines d’autres villes de l’Hexagone, le grand public est désormais coutumier de ses autos mises à la disposition de chacun. L’exemple le plus connu dans ce genre est assurément la défunte Autolib’ parisienne. Ce dispositif, mis en place à Paris et dans de nombreuses villes de la proche banlieue, était l’œuvre du groupe Bolloré. Si la formule paraissait adaptée à cette zone (des voitures de petit gabarit, électriques de surcroit), l’infrastructure nécessaire (plus de 4 000 voitures et environ un millier de stations, installés sur la voie publique) engendrait une logistique et des coûts conséquents qui auront eu raison de cette entreprise. Plus flexible, les formules qui consistent à pouvoir déposer les autos sur n’importe quelle place de stationnement ont la préférence de plusieurs cités. Quant aux modèles désormais utilisés, ils sont issus des catalogues publics des constructeurs (Citroën C-Zero, Nissan Leaf, Peugeot iOn, Renault Zoé…), réduisant d’autant les coûts. A noter d’ailleurs, qu’il ne s’agit plus systématiquement de petites voitures 100% électriques : selon l’opérateur (Communauto, Ubeeqo, Zipcar…), on trouve des hybrides, des thermiques, des SUV, des familiales, des utilitaires… ainsi, l’autopartage s’adapte à tous les besoins tout en proposant des tarifs raisonnables (5 à 10 €/heure).
Variations sur le thème de la roue
Pour qui souhaite se passer d’une voiture, les possibilités ne manquent pas. Passons sur les transports en commun, connus de tous, et intéressons-nous plutôt aux possibilités individuelles.
Les VTC : la formule n’est pas nouvelle (c’est ce que l’on appelait communément les voitures de place, il y a encore quelques années) mais elle s’est largement démocratisée avec l’arrivée du smartphone et de nouveaux acteurs (Chauffeur privé, Marcel, Uber…) ayant recours à des voitures moins luxueuses. Désormais, à partir d’une simple appli, il est possible de commander une auto au bas de chez soi, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, et pour un coût le plus souvent connu à l’avance.
Les vélos en libre-service : avant l’Autolib’, il y a eu le Vélib’… et des dizaines de services équivalents un peu partout dans l’Hexagone. Deux formules s’affrontent. D’un côté, celle qui a recours à des stations dédiées, mangeuses d’espaces (elles sont souvent construites sur d’anciennes places de stationnement pour les voitures) mais qui permettent d’éviter d’avoir des bicyclettes laissées un peu partout. De l’autre, ce que l’on appelle le free-floating. A l’inverse, il s’agit ici de prendre un vélo là où il se trouve et de le laisser là où notre trajet s’arrête (dans la limite d’une zone géographique définie). Hyper-pratique, ce système a contribué à la pullulation anarchique de vélos sur les trottoirs des villes. Il n’est donc plus réellement en odeur de sainteté auprès des mairies qui préfèrent désormais le semi-floating (pas de stations mais les vélos doivent être déposés dans un périmètre restreint où ils ne gêneront pas les piétons).
Le scooter électrique : alternative au vélo, le scooter a la préférence des moins sportifs ou sur les trajets difficiles (longue distance, côtes…). En contrepartie, les tarifs sont assez élevés puisqu’ils sont proches de ceux d’une voiture. Comme pour les vélos en free-floating, certains utilisateurs stationnent leur scooter dans des endroits où ils peuvent gêner, bien que les opérateurs insistent sur la nécessité de les déposer à des places dédiées aux deux roues motorisés.
La trottinette : encore peu répandue dans nos agglomérations, la trottinette, électrique dans le cas du libre-service, fonctionne en free-floating, mais son encombrement très mesuré limite la gêne aux autres usagers des trottoirs. Elle n’a toutefois pas toujours une bonne image puisque, en dehors de la présence de pistes cyclables, elle doit circuler sur les trottoirs. Nombre de piétons considèrent, en effet, que la cohabitation avec ces engins est, pour eux, une source potentielle d’accident.
Le vélo-taxi : l’écologie sans la sueur, cela pourrait être le slogan de ces tuk-tuk version occidentale. Ici, c’est votre chauffeur qui pédalera, le plus souvent avec l’assistance d’un moteur électrique, tandis que vous serez installé sur une banquette, où votre seule épreuve consistera à affronter les éléments… et la pollution des véhicules environnants.
Et la moto ou scooter 125cm3, ça n’existe pas ?