Presque vingt ans après la légendaire F1 conçue par Gordon Murray, tous les fans de supercars attendaient la nouvelle McLaren MP4-12C comme le Messie. Hélas, comme l’a souligné Damien, l’accueil de la presse britannique a été plutôt réservé. Mais McLaren a réagi avec une incroyable célérité, et les premiers exemplaires livrés aux clients seront modifiés afin de tenir compte des observations des essayeurs ! Une démarche assez inhabituelle, même dans le monde très sélect des automobiles d’exception.
Certes, à près de 200 000 € prix catalogue, la MP4-12C n’est pas franchement un produit de grande série nécessitant un outillage lourd et coûteux à modifier. La voiture est essentiellement assemblée à la main, dans le McLaren Technology Centre à Woking, ce qui facilite les changements de dernière minute.
Mais plus que cette souplesse industrielle, l’étonnante réactivité de McLaren dans cette affaire est, à en croire ses dirigeants, une histoire de culture. Pour Anthony Sheriff, le PDG de McLaren Automotive, l’influence de la Formule 1 a été fondamentale. « En F1, on n’a pas le temps de tergiverser », explique-t-il. « Vous évaluez le problème, vous prenez une décision, et vous adoptez une solution pour que la voiture soit prête pour la course suivante. »
En l’occurrence, il n’a fallu que quelques jours pour rectifier le tir et présenter des MP4-12C avec une direction reparamétrée, une sonorité moteur plus présente ou encore des palettes de changements de vitesse moins dures.
« À la division auto [de McLaren], nous avons entendu les critiques qui ont été faites, avons regardé les solutions alternatives et les avons appliqués sur les voitures en l’espace d’un jour ou deux, et ces modifications seront appliquées à la production. Nous avons la mentalité pour réagir très rapidement. »
Il faut dire que McLaren n’a pas vraiment droit à l’erreur avec un concurrent aussi solidement établi (sur la route comme sur les circuits de F1 !) que Ferrari. Mais gageons que les déboires de lancement de la MP4-12C seront vite oubliés…