Rien de plus bête qu’une suspension : des bras articulés pour la liberté de mouvement, un ressort pour la souplesse, un amortisseur pour contenir les mouvements de caisse… et c’est tout. Ou plutôt, ce n’est qu’une toute petite partie du travail, le reste – les réglages – étant à la charge des ingénieurs châssis, en quête du compromis idéal entre agilité et confort. Mais, aussi bon soit-il, un compromis reste imparfait. Et pour que la suspension soit efficace dans toutes les conditions, il n’y a qu’une seule solution : la « suspension prédictive », capable de « lire » la route afin de décrypter l’état de son revêtement ! De la science-fiction ? Plus pour très longtemps…
Nous vivons cette situation quotidiennement : sur une route en mauvais état, nous nous raidissons instinctivement à l’approche d’un cassis ou d’un nid de poule, en prévision du choc inévitable qui va venir ébranler la voiture. Car, à la différence de son conducteur, l’auto est aveugle : elle est incapable d’anticiper une saignée sur la chaussée. Même les suspensions actives les plus sophistiquées n’agissent qu’en réaction, après avoir enregistré la première d’une série de bosses.
Constructeurs et équipementiers travaillent donc à offrir des « yeux » aux suspensions pilotées. Audi, qui a récemment présenté un avant-projet en la matière, fait l’analogie avec un skieur de vitesse, qui adapte le fléchissement de ses jambes en fonction des bosses de la piste. « Encore aujourd’hui, lorsqu’une voiture est conduite sur une surface inégale, c’est comme si l’on descendait une piste noire en plein brouillard ! », explique Andreas Schindler, du département des études châssis avancées chez Audi.
Les systèmes de détection et de reconnaissance de l’environnement sont de plus en plus répandus : radars à ultrasons pour mesurer les distances, caméras pour détecter les obstacles dangereux, logiciels d’analyse d’image… Autant de dispositifs que l’on trouve désormais parfois sur des modèles d’entrée de gamme. L’idée est d’adapter et d’enrichir ces systèmes pour les mettre au service des suspensions.
La voiture doit ainsi « scanner » la route devant elle, sur une distance pouvant aller jusqu’à 20 mètres, afin d’en relever les moindres reliefs avec une sensibilité de l’ordre du millimètre. Le système doit être capable de fonctionner même lorsque la route est humide ou brillante, ou encore en pleine nuit. Il doit également distinguer un nid-de-poule d’un sac plastique abandonné ou d’un raccord de bitume. Un travail de titan pour un système électronique !
Audi teste actuellement divers systèmes de capteurs (radars, capteurs laser, caméra stéréo…) afin de déterminer lequel sera le plus performant. Mais le constructeur allemand n’est pas le seul à travailler sur le sujet, comme le prouve ce brevet déposé en 2009 par l’équipementier américain Magna. Les premiers modèles équipés de suspensions prédictives pourraient ainsi arriver avant la fin de cette décennie.
Ca me donne vraiment de plus en plus envie de mettre de côté pour m’acheter une Morgan ou une Caterham…
Rien de nouveau, Citroen l’a déjà fait sur ses suspensions hydractives.
voir aussi le projet BOSE, suspensions magéntiques impressionnantes..hélas pas mises en production
Les suspensions Citroën ne sont pas prédictives, elles sont simplement actives. Leur avantage déterminant est de pouvoir se passer de barres antiroulis, ce qui améliore grandement le confort.
Quant au projet Bose, il n’a pas abouti pour des raisons de coût et de fiabilité. Et, là encore, on était dans le domaine de la suspension active classique autant que je me souvienne.
Ça va trop loin ! Et si on va par la cette suspension est DEJA dépassé puisque les futur automobile seront sur un rail magnétique en LÉVITATION au dessus de la route , donc…!
Voilà une bonne nouvelle pour ceux qui sont exaspérés par le sabotage que représentent les « gendarmes couchés », « tertre de Berlin » et autres obstacles mis en travers de la route pour ralentir votre allure…et vous casser les reins, même à allure légale !
ça fait longtemps que le produit existe, mais aucune marque n’a pris le risque contre la pensée unique sécuritaire de le lancer sur le marché…
Très prochainement un tel produit sera impossible à interdire (comme les GPS « hors-la-loi) et il faudra enfin trouver une VRAIE solution pour faire ralentir les chauffards aux endroits dangereux(sans casser les reins de personne!).
Compte-tenu de l’évolution du coût des composants électroniques , un radar avec flash installé fixe ne coûtera pas plus de 500 € avant 5 ans : multiplions-les!
@Vincent
Par prédictive j’entends que le système « lit » la route pour prévoir la bosse ou le trou.
Le système citroen n’en est pas loin ! des capteurs lisaient la route (seulement à l’avant j’en conviens)
Pour BOSE, si ça ce n’est pas du prédictif :
Un moteur électromagnétique linéaire est installé sur chaque roue d’un véhicule équipé par Bose. Les algorithmes de contrôle observent les mesures sensorielles prises tout autour du véhicule et envoient des instructions aux moteurs.
Voir :http://www.dailymotion.com/video/xk8zo_suspension-bose_auto
et : http://www.bose.fr/FR/fr/learning-centre/suspension/3-the-system/
Bref, vive la technologie 😉