L’automobiliste lambda prête fort peu d’attention aux amortisseurs. En fait, la seule fois où l’on y pense, c’est lorsque l’homme en bleu (de travail) nous sort : « Ah, mais y sont morts vos amortisseurs là, faut les changer ! Je serais vous, je r’partirais pas avec des amortisseurs comme ça ! ». Pourtant, ces « pompes à vélo » jouent un rôle capital en matière de tenue de route, de confort et d’agrément de conduite. Un constructeur l’avait particulièrement bien compris : Peugeot, seul au monde à concevoir et assembler lui-même ses amortisseurs. Une spécificité en voie de disparition, crise oblige. Dès mars 2014, deux amortisseurs Peugeot sur trois seront fabriqués par des sous-traitants…
Ressort et amortisseur sont aussi inséparables que Black et Decker ou Laurel et Hardy ! Le ressort se charge d’absorber les impacts transmis par les roues à la coque, tandis que l’amortisseur contient les oscillations qu’a tendance à générer le premier. À eux deux, ressort et amortisseur accomplissent une part énorme du travail des suspensions. Judicieusement taré, cet ensemble permettra de bénéficier d’un comportement routier constant quelque soit l’état de la chaussée, tout en préservant le confort de roulement.
En la matière, il y eut longtemps les bons et les mauvais élèves. Le groupe Volkswagen occupa longtemps une place de choix : dans le coin, avec un bonnet d’âne sur la tête. Les Golf IV ou Passat B5 étaient emblématiques de ces autos à l’amortissement trop lâche, à la fois peu confortables et affublées de mouvements de caisse désordonnés. À l’inverse, Peugeot faisait alors figure d’épouvantail, avec des 205, 306 et autres 406 dont le compromis confort/tenue de route était élevé en référence.
Dans les deux cas, ce n’était pas vraiment le fruit du hasard. Si, chez Volkswagen, la même référence d’amortisseur pouvait être utilisée de la Polo à la Passat (malgré une masse suspendue qui, vous en conviendrez, n’a rien à voir !), le groupe PSA se faisait à l’inverse un devoir de retarer l’ensemble ressort/amortisseur à la moindre modification des masses véhicule. Mieux : Peugeot restait le seul constructeur au monde à concevoir et fabriquer ses amortisseurs en interne !
Une incongruité en voie de disparition. En effet, le groupe PSA est confronté à des difficultés économiques sans précédent : selon une récente étude, Peugeot perd en ce moment près de 800 € sur chaque voiture vendue ! Une véritable catastrophe économique, qui impose des sacrifices. Outre l’importante vague de licenciements annoncée ainsi que la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois, PSA a également annoncé vouloir sous-traiter la production des deux tiers de ses amortisseurs d’ici à mars 2014. Anecdotique ? Pas vraiment.
En effet, à l’heure où les plateformes et éléments techniques ne sont plus seulement partagés au sein d’une marque, mais à l’échelle d’un groupe entier (la stratégie fétiche de Volkswagen), voire carrément entre plusieurs groupes automobiles (les nombreuses alliances ponctuelles : PSA et Ford ou Renault-Nissan et Daimler sur les motorisations, par exemple), les autos modernes tendent à se ressembler, sinon de part leur style, au moins de part les sensations de conduite qu’elles distillent.
En « perdant la main » sur ce composant essentiel du châssis qu’est l’amortissement, domaine où le savoir-faire Peugeot était jusqu’alors incontesté, la firme prend le risque de rentrer dans le rang, de se noyer dans la masse d’une production automobile lisse et sans caractère. Tout le contraire de ce qu’il faudrait faire, à savoir cultiver son originalité et valoriser ses atouts.
Mise à jour à 17h : un fidèle lecteur de ce blog (merci à lui, il se reconnaîtra 😉 ) m’informe que PSA a également décidé de « shunter » son département hydropneumatique. Si cela se confirme, c’est également une bien mauvaise nouvelle pour Citroën…
triste bilan d’un état qui n’a jamais compris que de taxer a outrance les entreprises
cela provoquerait un jour une désindustrialisation du territoire avec sa cohorte de chômeurs ,le travail doit être protégé et non cannibalisé pour des redistributions tout azimuts,comme les frontières doivent être sélectives ne pas laisser entrées des marchandises venant de pays sans aucune protection sociale et avec des salaires digne du temps de l’esclavage ,les décideurs politiques français portent une lourde responsabilité sur l’état de notre territoire a ce jour ,et les dix vingt années a venir risque de nous projeter au niveau de la Grèce
Effectivement, c’est tout le contraire de se qu’il faudrait faire. Malheureusement on ne prend jamais les bonnes décisions lorsqu’on est le dos au mur.
La direction de PSA tient une lourde part dans cette situation pour n’avoir pas eu le courage de prendre les mesures qu’il aurait fallu pour ne pas en arriver là (les Allemands se sont organisés et ont une vraie stratégie depuis les année 80); tout comme l’Etat, comme le rappel mariet, qui a mené une politique dangereuse pour les industriels en ne les écoutants pas et à ne pas s’être concerté avec eux pour fixer une stratégie à long terme qui aurait dégagé les atouts des entreprises françaises et leur aurait permis d’être toujours compétitive et fleurissante au XXI ème siècle. Nos politiques pensent qu’ils savent tout, cela doit probablement venir de ces années où toutes les grandes entreprises étaient publiques (regardez Air France, la plus belle compagnie aérienne des années 70!!)
Malheureusement je crains que nous ne soyons pas encore suffisamment en difficulté pour réagir. Écoutons les industriels! Laissons les réinvestir leur argents dans l’innovation pour qu’ils préparent les produits de demain plutôt que leur prendre de l’argent afin de financer notre système social. Leur marges se réduisent et (c’est une erreur) c’est l’innovation qui sert de marge d’ajustement.
Je m’arrête mais ce genre de nouvelle me conforte dans l’idée que malgré sont plan social PSA n’est pas prêt de sortir la tête de l’eau, d’autant plus que les voitures chinoises sont presque prêtes à investir notre marché!
Plus d’hydraulique chez Citroën.. très mauvaise nouvelle. Mercedes avait et a su bien utiliser l’apport de l’hydraulique (appelé pneumatique chez eux).
L’état qui asphyxie ses entreprises, c’est une chose, mais un constructeur automobile qui s’est engagé sur des voies douteuses au niveau du design depuis plus de dix ans, et qui continue à s’enfoncer dans des choix anti-automobiles (paix au département endurance chez Peugeot Sport …), cela n’aide pas franchement non plus à vendre des voitures. Quand vous êtes vous retourné la dernière fois dans la rue sur une Peugeot? Pour ma part, les dernières à m’avoir laissé une bonne impression (et un brin de nostalgie…) sont la série des 106-206-206cc-306-406 coupé (même si la 406 coupé n’était évidemment pas signée Peugeot).
Ceci n’est qu’un avis personnel, qui n’engage que moi, mais quand je vois la 208 fraîchement sortie, encore une fois empreinte de compromis collant parfaitement avec le morne paysage automobile actuel (dans l’optique de peut-être plaire à monsieur-tout-le-monde?), je ne suis pas prêt de revoir un Lion sur mon capot. De même, si Renault continue (voir l’abominable -avis personnel à nouveau- lifting de la twingo 2, largement emprunté au cousin Juke – qui lui est a contrario un succès incontesté), ce n’est pas demain que l’automobile Française risque de tenir tête à l’envahissement du marché par les Coréennes, Japonaises et Chinoises… qui elles sont -soit dit au passage- de plus en plus dessinées dans des centres de style Européens! Force est de constater qu’elles plaisent un peu plus chaque jour, en proposant de surcroît certaines garanties non négligeables…
Outre les considérations économiques citées par Mariet et Yokast, il ne faut pas sous estimer l’action négative de nos gouvernements successifs qui depuis les années 80 ont tous sans exception mené une politique de réduction d’influence de l’auto et de repression des automobilistes sous le pretexte de sécurité ou d’écologie. Cette répression notamment sous son aspect financier a eu pour effet d’éloigner la voiture du centre d’interêt du plus grand nombre, c’est à dire des classes moyennes. Et a qui s’adressent en particulier les excellentes automobiles produites en France ? justement à la classe moyenne. La crise actuelle de mévente des autos moyennes Françaises et du report sur l’achat des autos « low cost » n’est que le juste retour de notre politique. Les Allemands dont les gouvernants ont toujours aime et encouragé l’automobile récoltent des fruits bien différents. Une politique repensée de façon moins sectaire et une fiscalité adaptée non pas uniquement tournée vers les plus pauvres mais qui inciterait les entreprises à l’achat et au renouvellement pourrait rapidement montrer des résultats, mais il faut un peu de courage pour s’attaquer à des idées reçues qui ont bientôt trente ans.
C’est vraiment la débandade chez Peugeot…….
Est-ce qu’il y aurait quelqu’un dans cette boîte pour expliquer aux dirigeants ce qu’est une automobile ?
Dire que ma Fiat Dino 2400 (1971) a encore ses amortisseurs d’origine
et le CT est passé sans problème….. et elle tient la route
Le système est cadenasser par les faiseur d’argent… le transport a énergie libre existe depuis les années 1930 , mais on nous dit que ce n’est pas vrai ou possible… bien sur il n’y a pas de compteur… et pas de pollution… mais çà il s’en foute de l’avenir de la planète…. par contre il y aurait plus de voiture pour le peuple don je fait partie , et il faudrait toujours quatre amortisseur , roue ect… bien à vous tous , la solution est la prise de conscience associée à la réflexion de l’action
Je trouve que PSA à longtemps tenu la route (et pas que grace à ses amortisseurs ) dans l’ un des environnements automobile les plus hostiles de la planète :
-rentabilité écrasée par des charges excessives destinées à financer un système social ruineux , mal géré , sans flexibité et surexploité par les salariés.
-résultats diminués par une fiscalité croissante ( je rappelle que la France est classée quatrième au monde pour les prélèvement obligatoires ) tout cela pour alimenter une des dépenses publiques les plus ruineuses du monde…
– résultat : moins d’investissements,, moins de budget recherches, moins de compétitivité , moins de ventes, plus de pertes, moins d’emplois…évidemment avec zéro ministres venant du monde de l’entreprise ,les vraies solutions risquent d’attendrent ! Pourtant la part de fabrication de Peugeot en France est considérable contrairement à Renault (évidemment avec avec la CGT pour plomber l’ensemble mieux vaut délocaliser, on aurait tord de leur en vouloir).
-auto phobie parfaitement maîtrisée:
Harcèlement routier découragent progressivement l’achat d’autos haut de gamme particulièrement nuisible pour les constructeurs français sur leur marché intérieur . J’ai bradé mon coupé 407 V6 (malus à l’achat) pour une 208 avec un petit diesel largement suffisant pour les 110km autoroutiers en vigueur dans le 06. Avec deux points résiduels je dois être un assassin en puissance …
Les solutions sont en grande partie dans la bonne réponse aux questions posées…
Sauf réveil brutal et courageux (très) du monde politique Peugeot et les entreprise françaises qui fabriquent et vendent majoritairement en France ne peuvent que décliner plus ou moins vite.
Bernard R
Il faudrait aussi réfléchir au mode d’achat des Français :
Si j’ai les moyens et veux frimer, une belle Allemande;
Si je ne veux pas trop dépenser, une exotique… y compris de marque Française …
Mais surtout pas une Française fabriquée en France car trop chère ..
Mais toujours avec le niveau de salaire et de vie de celui qui produit en France ..
Cela ne peux que finir dans le mur
Ce n’est pas depuis les années 80′ que le mal automobile français a commencé, mais bien à partir de
la crise pétrolière de 1973 suivi en 1974 par l’ élection présidentielle de Msr Giscard d’Estaing qui avec
son gouvernement a posé une chape de plomb sur l’automobile .Cela a bien sûr affectés les marques
françaises. Un courageux journaliste de la revue « Auto- Hebdo », Gilles Dupré ( celui là même qui a participé a la création de la berlinette Hommel ) a dénoncé cette immobilisme et le manque de créativité de constructeurs français.
Mais à décharge des autorités françaises, le nombre de tuer,et les l’incivilités de conducteurs français sur les routes de France a également contribué à cette situation,parmi d’autres faits ulterieurs
les commerciaux de chez Monroe se vantaient il y a 4, 5 ans de fabriquer des amortisseurs pour Peugeot
Peugeot a raté le virage des années 1990, la famille porte la lourde responsabilité maintenant, de rester seul, tandis que les autres constructeurs faisaient des alliances ou acheter d’autres marques réputées, malheureusement c’est trop tard, le lion est mort, plus d’amortisseurs maison ou d’hydropneumatique chez les chevrons, l’état prend sa responsabilité, il renfloue 1 fois de +, c’est pas normal, Varin et Foltz sont des dirigants irrésponsables, il faut qu’ils assument maintenant et rendent leurs stocks-options, CQFD.
les commerciaux de monroe se vantaient de fournir Peugeot , alors que Peugeot était le seul à
fabriquer ses amortisseurs , Personne de la maison n’ a rien vu venir , l’ endurance , 1 gros flop ,
et la formule 1 avec Mc Laren , 1 gros flop aussi , que de dégâts , ceux qui ont touchés de gros salaires doivent les rendre pour service non rendu .
Peugeot aurait du + réfléchir , investir dans l’ hybridation électrique/ essence , j’ai une PRIUS III et j’ en suis satisfait , 4l/100 , d’ accord j’ ai pu me l’ offrir , cela faisait 20ans que je roulais en diesel , le diesel , le marché va se retourné , malgré le FAP , c’est encore pire , les infimes particules qui vont au + profond des poumons , l’ état a aussi sa responsabilité , il nous a forcé à roulé au gasole , Toyota a commencé à se pencher sur l’ hybridation dès 1965 , ensuite ils sont faits des études de marchés et ont amélioré cette technologie au fil des années , la prius est vendue depuis 10 ans dans le monde et je ne regrette pas mon achat , conduite éco ou sportive , c’est 1 voiture aux mille visages .
Ping : Des voitures à 2 L/100 km ? Oui… mais pas pour tout le monde ! sur le blog Motorlegend Motorshift
Oui les contraintes économiques sont là, oui les français voulaient un modèle social sans en payer le prix au travers des produits
Les politiques sont rentrés dans le jeu d’une Europe Ultra libérale , ils ont sacrifiés la France et le savoir faire francais sur l’autel des intérêts des multinationales
Juillet 2020 – Après 17 ans de fidélité à PSA, Citroën puis Peugeot
je viens de jeter l’éponge
Une 308 SWII 2016 basée sur la plateforme EPB2 m’a définitivement écoeuré
– Design to cost
– Marketing mensonger – Les boutons étaient plus ergonomiques que la tablette à 200 Euros
– De nombreux équipements ont disparus
– Carrosserie, suspension, pare brise, tout part en chiquette à partir de 90000 kms
Opel, DS, Peugeot,Citroën même combat…Poudre aux yeux, mais les fondamentaux de ses marques ne sont plus là