L’Alfa Romeo 4C a des allures de Graal. Pour les Alfistes, bien sûr, qui attendent avec impatience ce nouveau coupé sport, plus accessible que l’élitiste 8C. Mais aussi pour le réseau et la marque Alfa, à la peine aujourd’hui avec une gamme réduite aux Giulietta et MiTo, la seconde se vendant plutôt mal. Pour couronner le tout, l’Alfa 4C servira également de marchepied pour le retour très attendu de la marque au Biscione sur le marché américain, abandonné en 1995. Bref, les enjeux de ce modèle-phare sont considérables, et Alfa Romeo ne veut surtout pas rater son lancement. Du coup, la firme a levé le voile sur les détails techniques et le processus de fabrication de la 4C. Revue de détails.
L’histoire récente d’Alfa Romeo est ponctuée de hauts… et de bas. Si les 156 et 147 ont réussi à relancer la marque auprès du grand public, les trop lourdes et trop chères 159 et Brera ont raté la marche, tandis que la MiTo trébuchait. Et si l’on excepte l’inaccessible et éphémère 8C, Alfa a du jusqu’alors compter avant tout sur sa jolie et compétente Giulietta pour faire bouillir la marmite, le grand patron du groupe Fiat-Chrysler Sergio Marchionne ayant les yeux ailleurs.
Mais l’arrivée de la 4C sort Alfa Romeo et les Alfistes de leur torpeur. Et d’autant plus qu’elle se veut une « supercar abordable », pour reprendre les termes du constructeur : l’Alfa 4C est un rêve (relativement) accessible, puisqu’elle avoisinera les 50 000 €, une fois que les 1 000 exemplaires à 60 000 € de la « Launch Edition » auront tous été écoulés. Un tarif à rapprocher des plus de 160 000 € exigés pour une 8C…
Dès le début, le cahier des charges mentionnait comme objectif un rapport poids/puissance inférieur à 4 kg/ch. Pour éviter une surenchère des tarifs et des coûts de fonctionnement, Alfa Romeo a préféré retirer du poids plutôt que d’ajouter de la puissance. Résultat, la 4C emploie un maximum de matériaux légers. À commencer par le carbone, qui compose la « baignoire » de la monocoque : produite Adler Plastic, elle ne pèse que 65 kilos. Au total, 10 % de l’auto est en CFRP.
Mais la chasse aux kilos superflus ne s’est pas arrêtée là : l’arceau de toit et les crash boxes avant et arrière sont en aluminium, ainsi qu’une partie du système de freinage. La carrosserie est quant à elle en SMC, du polyester renforcé à la fibre de verre. Ce matériau reste plus léger que l’aluminium, tout en étant moins coûteux que le carbone. Les ailes et boucliers sont pour leur part en polyuréthane injecté.
Le choix du 4 cylindres 1750 cm3 turbo n’est pas non plus uniquement lié à des considérations de coût : plus léger qu’un six cylindres, il contribue également à la réduction de la masse. Laquelle s’est étendue jusqu’aux vitrages, plus fins que dans une voiture normale, et donc 15 % plus légers.
Au final, l’Alfa Romeo 4C revendique un poids à sec de seulement 895 kilos, soit un rapport poids/puissance de 3,85 kg/ch. À titre de comparaison, c’est mieux qu’un Porsche Cayman S (4,06 kg/ch), mais moins bien qu’une Lotus Exige S (3,40 kg/ch).
L’assemblage final de la 4C a lieu dans l’usine Maserati de Modène, où un atelier a été spécialement aménagé. Vu les volumes annuels envisagés – 3 500 voitures, soit un peu moins de 70 par semaine – les méthodes de fabrication tiennent du semi-artisanat, comme l’illustre la vidéo ci-dessous.
Sur les 3 500 voitures produites par an, 1 000 seront destinées à l’Europe, le solde partant aux quatre coins du monde, essentiellement aux États-Unis qui devrait être le premier marché de l’Alfa 4C. Les premières livraisons en Europe interviendront dans la deuxième quinzaine de septembre, et aux États-Unis, fin 2013.
895 Kg , moteur central prolongeant un chassis baignoire en CF , oui c’est une sportive de rêve à un prix abordable.
À relever la durée de vie doublée de la structure et carrosserie grace à l’alu et les composites.
On peut regretter le manque d’agressivité des lignes de cette première 4C, mais sa base est durable et va probablement génèrer de nombreuses évolutions.
Dommage que le V6 Arese ait disparu….