Le 27 mai dernier, Google publiait une vidéo présentant son tout premier concept-car ! Un prototype basé bien évidemment sur le principe de la voiture autonome, dont le géant américain s’est fait un spécialiste bien connu du grand public, au point que le vocable de « Google Car » est presque passé dans le langage courant. Mais s’il dispose d’un indéniable savoir-faire en matière de logiciel, Google montre ses limites lorsqu’il s’agit de mettre au point un nouveau concept de véhicule. D’où cette question : quel rôle pourra-t-il jouer dans ce futur marché de la voiture automatisée, notamment face à des constructeurs automobiles forts d’un siècle d’expérience ?
La vidéo de Google a fait le tour du net : on y voit un groupe composé de personnes de tous âges, dont des malvoyants et aveugles, découvrir une petite auto rondouillarde dépourvue de volant et de pédales. Il suffit de boucler sa ceinture, d’appuyer sur un bouton, et l’auto s’élance. Le film est gentillet, et la voiture, au degré zéro du design automobile, plus proche d’une voiturette sans permis que de l’auto du futur.
Du coup, le peuple des Internets s’est gentiment moqué de cette tentative plus ou moins réussie de diversification de Google. Nos confrères de Jalopnik ont même organisé un concours de « LOLtoshops », avec un succès certain.
Même la très populaire émission de télévision américaine de Conan O’Brien s’est amusée à faire un pastiche de la vidéo de Google, montrant une auto connaissant quelques bugs et n’aimant pas… les chats !
Bref, la Google Car semble suivre le même chemin que les Google Glass, un parallèle que le site Car Design News ne se prive pas de faire : une technologie de pointe desservie par un style raté et une ergonomie peu réfléchie. Sans parler de l’aspect très artisanal du concept-car, avec son châssis tubulaire visible dans l’habitacle ! En clair, on ne s’improvise pas constructeur automobile.
Elon Musk, le cofondateur de Tesla, ne s’y est d’ailleurs pas trompé : pour mettre au point sa première voiture, le Roadster, il s’en est remis au savoir-faire unanimement reconnu de Lotus. Au contraire de Vincent Bolloré, qui a développé sa BlueCar avec la seule aide de Philippe Guédon, ancien patron de Matra, avant d’en confier la production à Pininfarina. Résultat : une auto à la finition approximative, dépourvue d’ABS et à la sécurité active plus proche de celle d’une voiturette que d’une vraie voiture. Bolloré pensait sans doute, à tort, que la partie la plus complexe d’une auto électrique était sa batterie. Comme si l’on pouvait balayer du revers de la main le savoir-faire des armées d’ingénieurs et de metteurs au point travaillant dans l’ombre chez les grands constructeurs…
Mais Google veut-il vraiment devenir constructeur automobile ? C’est la question qu’a posé fort à propos Carlos Ghosn lors d’un récent entretien à l’Automobile Club de France relaté par nos amis d’Autoactu.com. « Quand on regarde les capitalisations boursières, s’ils veulent devenir constructeur automobile ils peuvent le devenir en achetant un constructeur. Quand on voit les marges de ces entreprises et celles de l’industrie automobile, nous aimerions bien faire des marges à la Google ! »
Effectivement, au dernier recensement, la trésorerie du géant américain s’élevait à… 56,5 milliards de dollars en « cash ». Pour donner un ordre d’idées, le chinois Geely a déboursé la modique somme de 1,8 milliard de dollars pour s’offrir Volvo. Google pourrait donc racheter à peu près n’importe quel constructeur automobile s’il le voulait. Mais il préfère mettre au point « comme un grand » une voiturette autoguidée sans style !
Plus vraisemblablement, et en faisant abstraction de ce mémorable raté, l’objectif de Google est plutôt de vendre son savoir-faire aux constructeurs. De l’avis général, la firme de Mountain View possède une avance technologique assez notable en matière de voiture autonome : elle y travaille depuis suffisamment longtemps pour avoir développé quelques lignes de code informatique qui intéresseraient plus d’une marque traditionnelle. Google a d’ailleurs récemment publié une autre vidéo – nettement plus convaincante celle-là ! – montrant les prouesses que ses voitures étaient capables d’accomplir dans un environnement urbain complexe.
Reste que les acteurs de la filière automobile n’ont pas tous l’intention de se reposer sur une technologie tierce pour propulser leurs futurs modèles autonomes : des firmes comme Daimler (Mercedes), Renault-Nissan ou Continental travaillent déjà sur leur technologie propre, avec pour objectif une commercialisation dès 2020. La course est lancée !
Bonjour, ben je pense tout de même qu’il faudrait donner sa chance à Google, car il nous a quand même montré de quoi il était capable dans d’autres filières.
Bonjour,
Beaucoup pense que l’industrie automobile Américaine, ne laissera pas Google leur prendre ses parts de marché.
Google et sa vision ainsi que ses milliard de dollars à disposition pourrait devenir une entité indispensable, les acteurs politiques laisseront-ils faire une chose pareille ?
Il est à espérer que non…
Ah ces voitures autonomes on va pas finir d’en parler. le monde de automobile change, co-voiturage, partage, intelligence artificielle, j’ai encore des doutes pour l’instant, mais devant tant d’effort technologique, elles vont devenir obligatoire non ?