Mandataires : vraiment un bon plan ?

Le canal le plus évident lorsque l’on veut acheter une voiture neuve, c’est le concessionnaire. Représentant exclusif d’une ou plusieurs marques sur un territoire donné, fixé par le constructeur, il propose l’ensemble de la gamme de ce dernier. Un monopole de plus en plus contesté par les mandataires.

Une offre encore méconnue

A l’origine, un mandataire automobile est censé faire le lien entre un automobiliste et un concessionnaire. Le but : obtenir au premier sur une voiture neuve des conditions bien plus avantageuses que ce qu’un client lambda se verrait offrir en négociant directement. Si l’on s’en tient à ces termes, le client achète donc la voiture à un représentant officiel de la marque, le mandataire ne percevant alors qu’une commission pour le rôle qu’il a joué. Au fil des années, cette fonction originelle a pas mal évolué. D’abord parce que de plus en plus de mandataires se sont également lancés dans le commerce de véhicules d’occasion, d’autre part parce qu’un grand nombre d’entre eux possède désormais un stock propre. Légalement, il n’est plus question alors d’un mandataire, mais plus simplement d’un vendeur automobile indépendant.

Si, en se baladant sur les sites Internet des acteurs de ce marché, on tombe rapidement sous le charme des remises proposées (elles sont souvent, deux, trois voire quatre fois plus importantes que celles accordées en concession), seulement un acheteur français sur dix ferait, au final, appel à leurs services. La principale crainte des neuf autres, c’est d’avoir des difficultés à faire, par la suite, entretenir son auto dans le réseau officiel, voire de se faire purement et simplement refuser le bénéfice de la garantie, qu’il s’agisse de la contractuelle ou de la légale, en cas de problème. Des craintes injustifiées la plupart du temps car la Loi protège évidemment les clients des mandataires contre les concessionnaires qui ne joueraient pas le jeu. La majorité d’entre eux se montre d’ailleurs « réglo », consciente qu’il serait dommageable pour un atelier de se priver de cet afflux de client.

Leurs offres sont très alléchantes…

Des remises canon. C’est le principal argument des mandataires : proposer des rabais promis comme étant inégalables sur le marché. C’est vrai sur des modèles qui sont en peine de succès commercial ou en voie de remplacement, et dont les marques tiennent absolument à se défaire. Par exemple, il est possible d’obtenir jusqu’à -23% sur une Citroën C4 Cactus, jusqu’à -25% sur un Ford C-Max et carrément -35% sur une Renault Talisman. Mais les best-seller ne sont pas épargnés. -23% sur une Audi A1, -22% sur une Mercedes Classe A ou -25% sur un Peugeot 3008, cela tenait de la science fiction il y a encore quelques années. Même les nouveautés n’échappent plus à leur radar. On trouve ainsi des Peugeot 208 II à -13%, des Renault Clio V à -23% et des Volkswagen T-Cross à -10%.

Un panel de marques très large.
En dehors d’une poignée de marques prestigieuses, telles que Bentley, Ferrari ou Porsche, aucun constructeur n’échappe à la vague des mandataires. Dégoter une Audi, BMW ou Jaguar chez la plupart d’entre eux n’a plus rien d’une utopie, y compris lorsqu’il s’agit des modèles très haut de gamme, à l’instar d’une R8, d’un X7 ou d’une XJ.
Ils sont implantés sur tout le territoire.
Quel que soit le département où vous résidez, vous trouverez forcément un mandataire dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres. Certains ont même constitué leur propre réseau. C’est le cas d’Aramis Auto qui possède 30 agences dans l’Hexagone.
Ils proposent tous les types de financement. La plupart des mandataires ont, depuis des lustres, des partenariats avec des sociétés de financement qui leur permettent de commercialiser des crédits auto. On voit désormais, en parallèle, des offres de location avec option d’achat ou de location longue durée.
Ils sont capables de reprendre votre voiture actuelle.
Voilà un autre domaine qui était, il y a peu encore, le privilège des concessionnaires. Mais aujourd’hui, les mandataires acceptent de reprendre votre ancienne auto et de déduire directement sa valeur de celle que vous achetez. Quelques-uns proposent même des services de reprises « sèches », c’est-à-dire sans que vous n’ayez besoin de leur acheter une auto.
Ils vendent des occasions.
Contrairement à un concessionnaire, dont le parc de voitures de seconde main est presque exclusivement garni de reprises client ou d’achats auprès de la marques (voitures de fonction, retour de location courte durée…), les mandataires ne craignent pas d’acheter des autos dans les pays d’Europe où elles sont les moins chères.

… mais elles masquent quelques contreparties

Leurs autos sont rarement de vraies neuves. C’est surtout le cas de celles qui sont achetées auprès de concessionnaires ou de filiales de distribution étrangères. En effet, ceux-ci n’ont pas le droit de vendre de voitures neuves à ces intermédiaires. Les véhicules sont donc déjà immatriculés dans leur pays d’origine, ce qui pose deux problèmes. D’abord, la garantie a déjà débuté. Si l’auto a été spécialement configurée pour vous, vous n’y perdrez que quelques jours ou, au pire, quelques semaines de couvertures. Mais s’il s’agit de voitures qui étaient en stock depuis pas mal de temps, il est probable que les garanties soient amputées de plusieurs mois. Dans certains cas, la première mise en circulation frôle l’année, ce qui ne laisse guère plus de 12 mois de couverture à l’acquéreur. Et ce, même si ces voitures n’ont jamais roulé. Ce sont alors des occasions 0 km.

Les meilleures offres concernent des modèles en stock.
Dans ce cas, pas question de choisir sa couleur ou ses options, ni même sa motorisation. Si vous cherchez une variante courante, du style milieu de gamme d’un modèle très répandu, pas de souci. En revanche, si vous tenez absolument à vous constituer une voiture à la carte, il faudra très probablement passer par une commande usine et le rabais qui vous sera alors proposé pourra être deux fois moins important que la top affaire mise en avant.
Les concessionnaires ne sont pas restés sans réagir.
Soucieux de ne plus laisser s’échapper de précieux clients, les réseaux de distribution des marques proposent désormais sur la plupart de leurs voitures en stock des remises largement supérieures à celles qu’ils accordent sur une commande usine. Les occasions 0 km, des voitures immatriculées mais qui n’ont jamais foulé le bitume, sont également légion dans les concessions des plus grandes marques, à des tarifs proches, et même parfois inférieurs, de ceux affichés par les mandataires. Faire le tour des concessionnaires de votre région avant de vous engager auprès d’un mandataire demeure donc une étape incontournable.
Les ateliers ne vous voient pas toujours d’un bon œil.
Même si plus aucun d’entre eux ne se risquent aujourd’hui à refuser un rendez-vous à un client qui a acheté son auto chez un mandataire (c’est d’ailleurs illégal), pas mal rechignent encore à faire des demandes en garantie pour ces « lâcheurs », vous laissant alors seul face à la marque pour négocier une prise en charge.
Les versions étrangères sont parfois moins bien équipées que les Françaises.
Par souci de standardisation, les marques donnent souvent les mêmes noms aux différentes finitions d’un pays à l’autre. Marché exigeant, la France a toutefois souvent le droit à une dotation de série plus complète que ses voisins. Si les plus professionnels des mandataires ne manquent pas de signaler sur le bon de commande les équipements manquants par rapport à la définition tricolore, certains se contentent de vous indiquer le pays d’origine de l’auto, ce qui vous oblige à vérifier vous-même, sur le Web, la liste des équipements présents.
Les délais de livraison sont parfois plus longs.
Pour une commande usine, l’auto devra très souvent transiter par le pays auquel elle est originellement destinée avant de vous être livrée. S’il s’agit d’un pays voisin, tel que l’Allemagne ou l’Espagne, ce détour nécessitera de 2 à 4 semaines supplémentaires. Pour des contrées plus lointaines, à l’instar de la Pologne ou de la Turquie, il peut atteindre 2 mois.

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