Nos hommes politiques, quelque soit leur bord, ont ceci de touchant qu’ils ont toujours un train de retard. C’est particulièrement flagrant lorsqu’ils s’aventurent à parler d’un sujet qu’ils maîtrisent mal : l’automobile. Ainsi, le premier ministre Jean-Marc Ayrault clôturait-il samedi dernier la « Conférence environnementale » sur un discours où il donnait aux constructeurs français un rendez-vous solennel au prochain salon de Paris, en octobre 2014 : d’ici à cette date, PSA et Renault devraient bosser dur pour enfin livrer un « démonstrateur » de ce Graal du gouvernement : la voiture à 2 L/100 km. Hélas, Jean-Marc Ayrault serait bien avisé de virer ses conseillers sur le champ ! Car le démonstrateur en question était déjà sur le stand Peugeot du salon de… Francfort. Et la conception intéressante de cette Peugeot 208 HYbrid FE mérite qu’on s’y attarde.
Pauvre Jean-Marc, il va finir par penser que je m’acharne ! Il y a un an presque jour pour jour, je m’amusais déjà de son vibrant appel aux constructeurs pour étudier des voitures à 2 L/100 km… voitures qui étaient déjà disponibles en concessions au moment où le premier ministre s’exprimait. Hélas, ce dernier étant un spécialiste de l’enfonçage de portes ouvertes, je me vois obliger de me moquer une fois de plus (mais gentiment, hein) de ce cher Jean-Marc. Oui, Jean-Marc, le « démonstrateur » que tu appelles de tes voeux sera au prochain salon de Paris. Et il y a de fortes chances qu’il ressemble comme deux gouttes d’eau au prototype 208 HYbrid FE présenté par Peugeot… il y a quinze jours à Francfort ! Il faut croire que la communication passe vraiment mal le long de l’axe franco-allemand…
Mais revenons à notre Peugeot 208 HYbrid FE. L’appellation FE est l’acronyme de « Fun & Efficient », et combine deux tendances que l’on a guère l’habitude de mélanger : le plaisir de conduite et la faible consommation. Sans recourir à l’option technologique coûteuse de l’hybride rechargeable, la 208 HYbrid FE revendique un 0 à 100 km/h en 8 secondes, en même temps que des émissions de CO2 inférieures à 50 g/km et une consommation mixte de… 1,9 L/100 km.
Pour y parvenir, les équipes de Peugeot – associées, pour l’occasion, au pétrolier Total – ont retravaillé la 208 de fond en comble. Ils ont commencé par lécher l’aérodynamique : calandre plus fermée, flancs lissés, pneus hauts et étroits, jantes au profil aéro-efficient, rétroviseurs remplacés par des caméras, etc. Ainsi, la Peugeot 208 HYbrid FE descend juste sous la barre des 0,25 de Cx, soit une amélioration de 25 % par rapport au modèle de série.
Ensuite, le poids : l’objectif était de le réduire de 20 %. Pour y parvenir, pas d’autre choix que de faire appel aux matériaux composites. La structure générale en acier est conservée, mais les panneaux de carrosserie et le plancher sont allégés, tandis que les vitrages sont en polycarbonate. Les liaisons au sol sont également allégées, avec notamment deux lames en résine fibre de verre qui remplace à la fois les ressorts, les triangles inférieurs et la barre antiroulis. À elles seules, elles permettent de gagner 20 kilos. Enfin, la réduction du poids permet de supprimer l’assistance de direction et celle de freinage.
Sous le capot, on retrouve le récent 3 cylindres 1.2 Peugeot de 68 ch, mais dans une version optimisée (fort taux de compression, injection directe, bielles et pistons allégés, huile spécifique…) complété par une machine électrique de 30 kW (41 ch). Cette dernière remplace le démarreur et la marche arrière, et est alimentée par une batterie lithium-ion de 0,56 kWh installée sous la banquette arrière.
La réduction drastique de la consommation a permis de réduire la capacité du réservoir à 20 litres, libérant ainsi la place pour les 25 kilos de batteries.
Au final, les gains en consommation et émissions de CO2 se répartissent comme suit :
- – allègement, aérodynamique et pneumatiques : 40 %
- – hybridation : 40 %
- – optimisation moteur/boîte : 20 %
Du côté des progrès en performances, sur les 6 secondes gagnées sur le 0 à 100 km/h (qui passe de 14 à 8 secondes), 4 sont dues à l’allègement, à l’optimisation aérodynamique et aux pneumatiques, l’hybridation apportant pour sa part un « boost » de 2 secondes.
Résumons : moins de poids, moins de consommation et des sensations de conduite plus authentiques grâce à la suppression des assistances. De quoi réconcilier les amateurs de GTI avec l’écologie, non ?
Très bien, mais il faudrait une boite de vitesses automatique pour que cette voiture soit presque parfaite.
Elle deviendrait en plus bien adaptée à la conduite urbaine et sub-urbaine
Bravo Peugeot!
À défaut, et par le passé, de faire des voitures fun sur le plan esthétique, le Constructeur Sochalien mixe enfin les deux.
Rappelons simplement que les cycles de test de consommation sont totalement irréalistes.
On y monte quatre fois de 0 à 50 km/h en 26 secondes puis de 0 à 70 km/h en 43 secondes!
A quand des test de consommation à l’arrêt?…
En attendant, beau boulot de la part de Peugeot.
Pour rouler au quotidien dans une auto qui pèse 700 kg (Austin Mini Cooper), je rappelle qu’une auto légère permet de faire des économies de consommables (pneus, freins,…)
Reconnaissons qu’en europe et à plus forte raison, en France, le courage de ces ingénieurs est à l’image d’un symbole, celui d’acheter « Français » voir « Européen » Que du bon, que du bon!
Une boite auto, à mon avis, c’est pour bientôt! Laissons le temps au temps.
Quand je pense qu’il y a trois ans, une voiture avec une conso de 3 litres était quasi impensable !
Rendons à César ce qui est à César, et à Jules…
Il y a bien plus de 3 ans que VW a commercialisé une Lupo 1.2 tdi avec boîte auto et vendue comme étant une « 3 litre au cent »
Et une certaine Audi A2 aussi…
Si seulement César avait été Français… Il aurait certainement décrété que la terre tourne autour de son nombril
Je suis vraiment étonné de voir que des personnes se permettent de faire tant d’histoire pour si peu de chose, n’oublions pas que le vrai frein à la technologie est l’intérêt économique dont celui de l’OPEP entre autre
Quand on veut parler de consommation, il faut parler conso en conditions réelles d’utilisation. Et là, çà n’est plus la même !
Colin Chapman disait : « light is right ». Peugeot n’a rien inventé mais fait dans le renouveau dans un domaine où il fallait toujours plus de puissance pour déplacer toujours de plus poids, ajouter des béquilles électroniques car du coup c’est pas facile d’arrêter rapidement des véhicules d’1t voire 1t5, voire…gérer le patinage car pas facile de transmettre toute cette puissance, déplacer ces kilos de trop sans faire patiner les roues. Bref, un bon point pour Peugeot.
La vraie question : à quel prix ?
C’est bien beau de faire des voitures qui consomment très peu, mais si personne ne peut se les payer…
Il y a longtemps, au siècle dernier, (1967) la Lotus Europe 1 revendiquait un cx de 0,28.. un poids de 610 kg.
Ma Renault R4, en 1977, 845 cc, bien réglée, consommait 4,7 l/100
De grosses et bonnes et efficaces berlines allemandes, méga puissantes, consomment 4,7 litres aux cents..
Bravo Peugeot… mais bon.. rien d’extraordinaire en somme..
çà me fatigue d’autant plus si ce sera de toute manière pour payer un litre de carburant 4 euros pour combler le manque à gagner de Total sur la consommation des véhicules! n’oublions pas que Total dégage un bénéfice net de 1 milliard d’euros, par mois !
Donc, la vraie promesse que devrait tenir le ou les gouvernements: des voitures à 2 ou 3 litres au cent avec un coût de carburant de , allons, soyons généreux… 1, 5 euros ?
Une belle réalisation qui préfigure les petites voitures de prochaine génération.
Effectivement ce n’est pas sans rappeler certaines solutions des années 60 .., simple , léger et en fin de compte bon marché.
L’électrique se limite à la récupération ou presque, mais là est la différence en performance !
Yen a un qui fait bcp mieux, Ol/100 en augmentant le poids… des batteries pour une autonomie qui rend les I3, Zoé et autres totalement risibles. Son nom ? Tesla, le meilleur constructeur du monde.
Et, oui le génie se paie, mais il va se démocratiser.