J’ai essayé la Seven à moteur 1 litre !

Caterham Seven 1.0 EcoBoost

Caterham Seven 1.0 EcoBoost

On le sait depuis l’été dernier : la prochaine Seven à petit prix sera dotée d’un minuscule moteur Suzuki. C’est le seul moyen qu’a trouvé Caterham pour proposer un modèle à moins de 17 000 livres au Royaume-Uni, et quelques 25 000 € sur le continent. Mais cette Caterham Seven 165 ne sera pas livrée avant le printemps prochain… au plus tôt. En attendant, j’ai déjà eu l’occasion de voir à quoi ressemblait une Seven dotée d’un 3 cylindres turbo. Mieux, j’ai conduit cette Caterham 1.0 EcoBoost pour quelques tours du circuit du Castellet !

En apparence, c’est une Seven comme les autres, avec son gros arceau, ses phares chromés, ses ailes proéminentes et son échappement latéral. Mais à y regarder de plus près, elle arbore un drôle de bossage sur son capot et de curieux autocollants « Engine of the year » sur ses flancs. Qu’est-ce donc ? Tout simplement « la » Caterham Seven 1.0 EcoBoost. Je dis bien « la », car c’est un prototype, un modèle unique destiné à prouver ce dont est capable le récent moteur 3 cylindres turbo de Ford (disponible sur les Fiesta, Focus, C-Max et autres B-Max dans toutes les bonnes crèmeries).

Caterham Seven 1.0 EcoBoost

Caterham Seven 1.0 EcoBoost

Car il ne vous a pas échappé, surtout si vous lisez régulièrement cet instructif (!) blog, que le « downsizing » est très tendance. Pour satisfaire aux sacro-saints impératifs de réduction des émissions de CO2, on réduit la cylindrée des moteurs essence, et l’on compense en greffant un turbo. Dans le cas qui nous concerne, le 1.0 turbo EcoBoost Ford développe 100 ou 125 chevaux suivant les configurations, ce qui en fait un remplaçant tout désigné au précédent 1.6 « Sigma » atmosphérique… qui équipe déjà l’actuelle Caterham de base.

Caterham Seven 1.0 EcoBoost

Caterham Seven 1.0 EcoBoost

J’ouvre ici une parenthèse pour vous rappeler que le constructeur a également développé une version boostée à près de 200 chevaux de ce 1.0 EcoBoost, et l’a glissé dans une Formule Ford. Là, c’est du brutal : je vous laisse en juger, avec l’essai vidéo de mon respecté confrère britannique Steve Sutcliffe, du magazine Autocar :

Fermons la parenthèse et revenons à notre Caterham Seven 1.0 EcoBoost. Celle-ci dispose plus raisonnablement de la version 125 chevaux de ce moteur, avec un couple de 170 Nm dès 1 400 tr/min (et jusqu’à 200 Nm avec l’overboost). Et c’est surtout cette disponibilité à tous les régimes qui frappe : à bord de la légère Caterham, le 1.0 EcoBoost est à la fête. Nul besoin de jouer du levier de vitesses dans les portions sinueuses du circuit : la troisième est la vitesse à tout faire, et seule l’épingle du Pont, au début de la ligne des stands du Paul Ricard, impose un rétrogradage en seconde. En outre, la sonorité du trois cylindres est plaisante à l’oreille.

Caterham Seven 1.0 EcoBoost

Caterham Seven 1.0 EcoBoost

Reste que ce n’est pas ce moteur qu’a finalement choisi Caterham, notamment parce qu’il est haut (d’où le curieux capot surélevé), mais aussi parce qu’il est assez coûteux… et peut-être aussi à cause de son poids non négligeable. À la place, la marque britannique a donc choisi un moteur Suzuki, le K6A. Inutile d’ouvrir le catalogue français du constructeur nippon : ce 3 cylindres n’existe pas dans la gamme importée. Il a été conçu pour le marché japonais, notamment en vue d’équiper les Kei-cars, ces petites autos faiblement taxées dans l’Archipel. Les nostalgiques se souviennent peut-être du mignon roadster Suzuki Cappuccino, commercialisé dans les années 90 : ce modèle était déjà propulsé par le K6A.

Suzuki Cappuccino

Suzuki Cappuccino

Mais ce 3 cylindres turbo se contente au Japon d’une puissance modeste : 64 chevaux, le maximum autorisé par la législation locale pour les Kei-cars. Un peu juste pour une Caterham digne de ce nom ! Les ingénieurs britanniques ont donc retravaillé le moteur, qui développera désormais la royale puissance de… 80 chevaux. En extrapolant un poids de 520 kilos (contre 550 pour une Caterham 1.6 Sigma Roadsport), cela nous donne un rapports poids/puissance de 6,5 kg/ch. Rien d’ébouriffant : une Renault Clio R.S. 200 EDC descend à 6 kg/ch…  Le couple s’établit pour sa part à 107 Nm, à un régime encore non divulgué, mais que l’on espère assez bas.

La Caterham à 3 moteur cylindres Suzuki

La Caterham à 3 moteur cylindres Suzuki

Au tant dire que, loin d’avoir le « coffre » de la Seven 1.0 EcoBoost 125 chevaux, la Seven « low-cost » misera davantage sur l’impression de vitesse qu’elle procurera que sur les chronos. C’est dans l’air du temps…

12 thoughts on “J’ai essayé la Seven à moteur 1 litre !

  1. Drôle de choix que ce 3 cyl. Suzuki alors que le 3 cyl. Ford remplaçait à l’identique le 1.6 Sigma.
    Je ne suis pas certain que l’aspect « low cost » avec un moteur de 80 cv attire plus de clients ou une nouvelle clientèle …

  2. Pourquoi?
    la première Miata (MX5) de 90ch était loin d’un traine-couillon et pourtant sa masse était de 900 kg
    Pas besoin d’avoir 500 CH (Couillons Hennissants) pour avoir du plaisir

  3. Assez surprenant en effet. On rejoint la catégorie du Smart Roadster qui a fait une carrière plutôt discrète et a été arrêté. Et le Smart avait l’avantage d’être moins cher et utilisable au quotidien…
    Le côté low cost, est aussi trompeur, un 1600 standard de grande série (comme au temps des anciennes Lotus) aurait coûté le même prix, voire moins cher, surtout à l’entretien. Ce qui coûte dans ce véhicule, c’est le châssis, pas le moteur.
    Un véhicule destiné à des passionnés qui peinera à se comparer à des berlines ordinaires ? On peut avoir des doutes…

  4. ouaisss… Avec le moteur ford, ça aurait été une réel alternative à mon élise 2002 1800K122cv. Mais la. A essayer pour ne pas mourir idiot. Mais pas convaincu.

  5. Sauf qu’une kangoo ou une Smart ne procure pas du tout le même plaisir au volant qu’une Catherham…

    Et tout le monde n’as pas les moyen de dépenser des milles et des cents pour une voiture plaisir, qui je le rappel, est inutilisable au quotidien.

    Moi j’aime bien l’idée

  6. Bonjour,

    Pourquoi le moteur Suzuki c’est bien simple : il s’agit d’une initiative de l’importateur Caterham au Japon. En réduisant les voies (avec des roulettes en tôle comme présenté à Francfort) et en la dotant d’une moteur de Kei (64ch au Japon) la Cat’ passe dans la catégorie Kei au Japon. Fiscalement c’est ultra intéressant et permettra certainement de doper les ventes là bas.

    Pour amortir la chose le moulin a été tuné par Caterham et ainsi proposer une entrée de gamme sur les autres marchés toute en étant conforme aux nouvelles normes Euro5/6.

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