Pour Carlos Ghosn, c’est l’aveu d’un échec. Le patron de Renault-Nissan avait tout misé sur le rouge : l’avenir du groupe, notamment eu égard à la sévérisation prochaine des normes de CO2, serait 100% électrique ou ne serait pas. Mais le succès tout relatif des Nissan Leaf et Renault Zoe a poussé le grand manitou de l’Alliance à revoir ses plans : Nissan a commencé sa conversion à l’hybride, notamment pour satisfaire le marché américain. Renault devra aussi s’y mettre, parce que – Ô surprise ! – les électriques seules ne suffiront pas. Problème : la marque au Losange devra patienter jusqu’en 2020 avant de lancer sa première hybride. Soit très exactement… 23 ans après la Toyota Prius !
Il fut un temps pas si lointain où Renault innovait, inventait des concepts, révolutionnait l’auto de tous les jours. En 1965, la R16 offrait une intelligente carrosserie à hayon, à mi-chemin entre berline conventionnelle et break. En 1982, le PDG Bernard Hanon sera le seul patron d’industrie européen à sentir venir la mode du monospace, et à saisir l’intérêt du projet Matra P23, qui deviendra le Renault Espace. Puis la marque continuera d’innover en déclinant le concept dans des formats différents, le succès étant au rendez-vous (presque) à chaque fois.
Avec le projet Renault Z.E., Carlos Ghosn était sûr de tenir « son » Espace : « la voiture électrique, soyez-en sûrs, sera l’avenir, nous devons nous positionner en leaders » disait-il pour haranguer ses troupes. Mais trois ans après le lancement de la Nissan Leaf et six mois après celui de la Renault Zoe, cet avenir-là semble encore lointain : sur les neuf premiers mois de l’année, seules 6 318 voitures électriques ont été vendues en France, une goutte d’eau par rapport au 1,309 million de véhicules particuliers immatriculés dans l’Hexagone au cours de la même période.
Reste qu’à vouloir mettre tous ses œufs dans un même panier, Carlos Ghosn a négligé une autre piste, au moins aussi importante et surtout plus prometteuse sur un plan commercial : les voitures hybrides. Si tout le monde regardait la première Toyota Prius de 1997 comme un drôle d’animal, tout le monde reconnaît aujourd’hui le caractère pionnier et visionnaire du géant nippon dans ce domaine. Y compris les marques « premium » allemandes, qui ont suivi le mouvement et déclinent depuis quelques années leurs gammes en variantes hybrides. Notamment pour séduire le marché américain, qui apprécie de plus en plus ces modèles (le succès des Toyota Camry et autres Ford Fusion Hybrid en atteste).
Bref, l’Alliance doit maintenant rattraper son retard en la matière. Infiniti, label haut de gamme du groupe, commence à proposer des versions hybrides à destination du marché américain. Mais pour les marques généralistes que sont Nissan et Renault, on en est encore loin. Et les récentes déclarations au quotidien Les Échos de Marc Bodin, directeur de la stratégie mécanique chez Renault, illustrent le chemin qui reste à parcourir : « Nous étudions l’introduction progressive de l’hybride dans nos gammes d’ici 2020. » Il faudra donc encore attendre sept ans avant de voir débarquer en concessions la première Renault hybride !
Ainsi, l’inventeur du monospace, le défricheur de concepts, l’ex agitateur du marché automobile lancera sa première hybride 8 ans après PSA, 10 ans après BMW, 21 ans après Honda… et 23 ans après Toyota ! Même en considérant la longueur des cycles de l’industrie automobile, c’est un siècle.
Du coup, Renault s’oriente directement vers les deux technologies les plus prometteuses : le plus économique et abordable « mild-hybrid », doté d’un petit moteur électrique d’une dizaine de kilowatts (probablement selon un schéma de fonctionnement similaire au Boost Recuperation System de Bosch), et le très performant mais coûteux hybride rechargeable, capable de se mouvoir en mode 100 % électrique sur plusieurs dizaines de kilomètres, comme les Chevrolet Volt et Opel Ampera.
Et tant pis pour le dogme du tout électrique : en cette fin 2013, il semble bel et bien mort. Même chez Renault. Même pour Carlos Ghosn.
Carlos Ghosn n’a jamais été un véritable homme de l’automobile mais un businessman. Avant de prendre la direction de Renault /Nissan, il était un homme du pneumatique, chez Michelin.
Avoir fait Polytechnique et avoir vendu de la gomme ne suffit pas pour avoir une vision du futur de l’automobile. Pour diriger et animer une entreprise comme Renault, il faut avoir la » bagnole » dans le coeur, les tripes et la tête. Par ailleurs, Renault n’a jamais su « déprolétariser » ses véhicules: Echecs successifs de l’Avantime, de la Vel Satis ( une catastrophe sur roues) de la « Platitude » (!) etc.
Les vraies réussites récentes:Renault Twingo (L’ancienne), Safrane , Espace. Le reste… à oublier.
Rattraper un lourd passé était trop difficile pour M. Ghosn, si brillant soit-il. S’aventurer dans le 100% électrique était une utopie, un coup de poker, mais avait-t-il de droit de prendre un tel risque ? Son entourage, paralysé de peur n’aurait-il pas dû lui faire comprendre qu’il allait trop vite ,,,,
Même le Pape ne roule pas dans la Kangoo électrique qui lui a été offerte. Il n’y a pas de miracle!!!
La Zoe est une voiture remarquable sur le plan du design extérieur et intérieur, bien mieux que la dernière Clio, mais elle arrive bien trop tôt sur le marché (un peu comme la Renault 14 en son temps). Carlos Tavares aurait dû rester. Il n’a sûrement pas pu s’entendre avec un « extraterrestre » comme son patron. Dommage… Pendant ce temps là, Toyota , Tesla (Extraordinaire!) et les autres vendent et progressent. Décidément, notre pauvre France est tombée bien bas, en attendant que les têtes de ses dirigeants, politiques et industriels tombent à leur tour, l’une après l’autre…
Tout à fait d’accord avec ce Mr et j’ajouterai que le gros handicap de l’electrique à l’heure actuelle et le manque d’infrastructure (recharge)
D’autre part, pour l’avoir constaté, le réseau Renault n’est pas du tout motivé pour la vente de véhicules electriques
Il ne suffit pas de gagner 10 millions d’euros à l’année pour si connaitre en voiture et projets industriels automobiles. IL suffit de se rappeler tous les objectifs jamais atteints de ce monsieur pour se convaincre qu’il n’est pas le dieu que certains croient voir (Voir les objectifs du plan Renault 2009 qui n’ont jamais été atteints… de la faute à la conjoncture !!! Tout cela alors que WV cartonnait à la même époque). Je passerai le triste épisode de l’espionnage industriel bidon et le débarquement de Tavarres.
Chercher l’erreur… Elle est sous vos yeux !
Le salut de Renault semble être dans le low cost, que ce soit avec les retours financiers de Dacia ou bien la descente en gamme de la marque Renault elle-même. Il n’y a qu’à voir la qualité de la présentation intérieure d’une clio ou captur… Lamentable. En même temps, c’est cohérent, à l’étranger les Dacia sont badgées Renault. Tout est dit.
La qualité Renault n’abuse plus personne sinon les Français, et pour ce qui est précurseur, ce sera encore pire !
La sortie de la nouvelle CLIO m’a emballé !!! Je me suis « précipité » chez le concessionnaire local.
Elle était là, merveilleuse, flamboyante et attirante. Mais, lorsque le vendeur m’a présenté l’habitacle de la belle … Catastrophe ! Grandeur et décadence ! Tout le budget R&D a dû passer dans le design extérieur des plus réussis, mais pour ce qui est de la qualité de l’intérieur, nada !! Ou pluôt; du vrai Dacia. Mais chez Dacia, on s’y attend.
Déçu, je m’en suis retourné et j’ai achaté une Ford CMax.
J’étais pourtant fermement décidé à l’echeter, cette new CLIO.
Et, avec le recul, j’ai doublement bien fait: trois mois plus tard sortait le Captur. J’aurais râlé d’être passé à côté !!!
Double erreur de Renault : Intérieur de qualité médiocre pour la CLIO (ça se voit, faut même pas toucher) et sorties au compte-gouttes des modèles « dérivés » sans annonce préalable.
La Clio et le Captur sont parfaits pour les gens de « peu » mais cela ne suffit pas. Quant à Monsieur Ghosn, ce « cost killer », sauveur de Nissan, nous pouvons hélas penser qu’il mènera Renault dans une impasse..
Petit rappel: Dacia était une idée de Monsieur Dreyfus. Monsieur Ghosn n’a fait qu’emboiter le pas. Ce Monsieur, comme beaucoup de gens très diplômés et très instruits, est un redoutable exécutant, toujours sûr de son fait, , mais certainement pas un imaginatif passionné et inspiré.
Dommage que ZOE ne soit pas une Dacia.