Quand on parle de voiture autonome, on pense tout de suite aux Google Cars, aux recherches de Tesla en la matière, ou encore aux expérimentations menées par les constructeurs allemands, Mercedes en tête. Mais la France est également très active dans ce domaine, avec PSA Peugeot Citroën et Renault bien sûr, mais également grâce à des PME très dynamiques.
Depuis quelques années, la population mondiale est devenue majoritairement urbaine. Et si l’on en croit les spécialistes, la tendance va s’accentuer : en 2050, 70% des Terriens vivront en ville. Autant dire que les problèmes de congestion et autres difficultés de trafic ne vont pas aller en s’amenuisant ! Et puis il y a aussi des vérités qui dérangent. Comme le fait que 94% des accidents sont liés à une erreur d’appréciation du conducteur. Ou que 46% des moins de 30 ans n’ont pas le permis (et ne semblent pas pressés de le passer). Bref, si l’on en croit une récente étude AT Kearney, les véhicules autonomes représenteront 17% du marché automobile mondial en 2035, pour une valeur totale de 515 milliards d’euros. Et en 2055, il se vendra même plus de voitures autonomes que de voitures « à l’ancienne », avec des pédales et un volant.
Autant dire que les constructeurs « historiques » n’ont pas intérêt à rater le train ! D’autant que, toujours selon AT Kearney, la moitié des fournisseurs de véhicules autonomes seront de nouveaux entrants dans ce secteur, à l’image de Google. Alors tous les constructeurs s’y mettent, avec plus ou moins d’ardeur. Des tests grandeur nature ont lieu aux États-Unis, en Suède chez Volvo, en Allemagne chez Mercedes ou Audi. Et en France ? On y travaille aussi ! D’autant que la voiture autonome fait partie du programme gouvernemental de la Nouvelle France Industrielle.
Ainsi, Renault a présenté dès 2014 le concept-car Next Two, une Renault Zoe transformée pour la « conduite déléguée ». L’auto est encore simple, avec un pilotage automatique dans les embouteillages jusqu’à 30 km/h, et une fonction voiturier, qui permet à la voiture de chercher toute seule une place pour se garer… à condition de trouver un parking compatible. Une première étape, dirons nous.
Mais les progrès en la matière sont rapides. Ainsi, PSA Peugeot Citroën a été le premier constructeur français à accomplir un long trajet avec un véhicule autonome. L’un des quatre prototypes du groupe a en effet effectué les 580 km séparant Paris de Bordeaux, où s’est tenu début octobre le congrès des transports intelligents (ITS). Bardé de calculateurs dans son coffre, le Citroën C4 Picasso utilisé a parcouru toute la distance sans intervention du conducteur, en ajustant automatiquement sa vitesse en fonction du trafic et des limitations en vigueur, et en effectuant des dépassements de façon autonome.
Pour le patron du groupe PSA, Carlos Tavares, aucun doute : « notre prototype prouve que nous ne sommes plus dans la science-fiction en matière de véhicule autonome. »
Christophe Sapet, le patron de la société française Navya – également présente à l’ITS de Bordeaux – ne dit pas le contraire : « Réduire le trafic en ville passe par faire rouler des véhicules autonomes sur la route. Nous disposons des technologies qui permettent de les construire et d’une certaine expérience. Nous avons toutes les clefs pour pouvoir prendre la route mais souhaitons réussir d’abord sur notre marché principal, les sites fermés. »
Car s’il est effectivement commercialisé (160 000 € pièce tout de même), l’Arma, seul modèle actuellement au catalogue de Navya, ne s’adresse pas au grand public. C’est plutôt une alternative au minibus, pour des trajets courts dans des environnements contrôlés, comme des aéroports, des sites industriels ou des parcs d’attractions. Évolution du Cybergo dont je parlais en 2011, ce véhicule électrique peut transporter 15 personnes à une vitesse pouvant atteindre les 45 km/h et ce pendant 6 à 8 h d’affilée. Et, bien sûr, en évitant cyclistes, piétons, mobilier urbain et autres véhicules. Seule contrainte technique : l’Arma doit au préalable effectuer une reconnaissance du site.
Bref, la prochaine fois que l’on vous rebat les oreilles avec les Google Cars, répliquez qu’en France, on n’a peut-être pas Google, mais on a quand même des idées !
Il est rassurant de voir la présence de nos constructeurs français dans ce secteur. Cela montre que les géants américains ne sont pas les seuls prétendants !
Une aubaine selon moi pour les consommateurs et pour le marché en général.
J’espère que d’ici 3 à 5 ans, lors de l’arrivée des premiers prototypes entièrement autonomes, la France sera fièrement représentée ! On peut rêver d’un succès comme dans la filière aéronautique.
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