Les routes européennes sont de plus en plus sûres : entre 2001 et 2011, on est passé de 54 300 à 30 300 tués dans l’Union, soit une baisse de la mortalité de 44 % en dix ans ! Néanmoins, il reste encore des marges de progression… même lorsque l’accident est inévitable. L’Union Européenne veut ainsi rendre obligatoires dès 2015 les systèmes d’appel d’urgence automatique, qui facilitent et accélèrent le travail des secours. Reste à savoir combien ce service supplémentaire coûtera aux automobilistes…
La sécurité est depuis pas mal d’années une préoccupation majeure des constructeurs. Certains s’y sont mis très tôt, comme Mercedes, qui implanta les premières zones de déformation programmée sur ses berlines W120 « Ponton », en applicant les travaux de l’ingénieur Béla Barényi. Dès 1951, la firme dépose même un brevet à ce sujet.
Petit à petit, les ingénieurs ont théorisé le concept de sécurité automobile, en le décomposant en trois éléments :
- – la sécurité primaire (ou active) : tout ce qui permet d’éviter l’accident, notamment la tenue de route et le freinage, mais aussi la visibilité, l’éclairage…
- – la sécurité secondaire (ou passive) : ce qui permet de limiter les conséquences d’un accident sur ses passagers, grâce aux zones de déformation, airbags, prétensionneurs de ceintures…
- – la sécurité tertiaire : ce qui permet, après l’accident, d’accélérer l’intervention des secours.
Les deux premiers points ont déjà énormément progressé au cours des 20 dernières années : à quelques très rares exceptions près, toutes les voitures du marché offrent aujourd’hui un comportement routier rassurant, un freinage correct et décrochent un bon score aux crash-tests Euro NCAP. Mais la technologie permet encore de progresser sur le troisième point.
En effet, les secours sont parfois prévenus trop tardivement lors d’un accident, et, pris de panique, les usagers qui les alertent donnent souvent des indications géographiques peu précises, ce qui rallonge d’autant le délai d’intervention. Or le temps de réaction est primordial, notamment en cas de blessures graves.
Depuis quelques années, les constructeurs ont ainsi développé des systèmes d’alerte capables de contacter de façon automatique les secours. En pratique, lorsque les capteurs d’airbags détectent un choc violent, une puce GSM déclenche automatiquement un appel à une plateforme, où un opérateur tente d’entrer en contact avec les occupants du véhicule, afin d’évaluer la situation. Si c’est nécessaire, cet opérateur contacte à son tour les services de secours, en communiquant la position du véhicule (fournie par le GPS de l’auto) et son sens de déplacement (utile sur autoroute).
Grâce à ces systèmes, baptisés eCall, les secours arrivent sur le lieu de l’accident plus vite, et en étant mieux informés de sa gravité. Si l’on en croit la Commission Européenne, les équipes d’urgences gagneraient « 40 % de temps dans les zones urbaines et 50 % dans les zones rurales. » Reste que fin 2011, seuls 0,7 % des véhicules particuliers circulant dans l’Union étaient équipés de ce système. Selon la Commission, l’eCall pourrait pourtant « sauver plusieurs centaines de vies en Europe chaque année et limiter la gravité des blessures et des traumatismes dans des dizaines de milliers de cas. »
Il faut dire que si ces systèmes d’alerte sont commercialisés depuis déjà plusieurs années, notamment chez BMW (certifié par le Ministère de l’Intérieur depuis 2009) ou chez Peugeot (Connect SOS, depuis 2003), ils ne concernent qu’un nombre réduit de versions, car ils sont obligatoirement liés à un système de navigation et à un téléphone embarqué. Qui plus est, il faut souvent souscrire un abonnement : chez BMW, c’est un euro la première année, puis à partir de 166 € par an. Chez Peugeot, en revanche, c’est gratuit… à condition d’avoir inséré une carte SIM valide.
Bref, en l’occurrence, la sécurité a (souvent) un prix ! Qu’il faudra pourtant se décider à payer : la Commission Européenne veut rendre obligatoires les systèmes eCall sur toutes les voitures neuves à l’horizon 2015… c’est à dire demain.
Bonsoir,
Petite remarque : la photo de la planche de bord Peugeot est celle d’une 307 et en aucun cas celle d’une 207. 🙂
Merci pour vos articles toujours intéressants.
PYLN
Bonsoir,
Effectivement, pas d’erreur possible… et pourtant ! 😉 C’est corrigé. Merci pour vous encouragements !
Vincent