L’an dernier, je vous initiais au concept des voitures autonomes, capables de vous emmener du point A au point B de façon entièrement automatique et sans intervention de votre part. En mai dernier, un autre genre d’expérimentation a été menée sur les routes de Catalogne : un train routier partiellement automatisé a parcouru 200 kilomètres au milieu du trafic et en conditions réelles. Particularité de ce convoi ? Seul le véhicule de tête, un poids-lourd, disposait d’un conducteur. Les quatre autres véhicules (un poids-lourd et trois voitures) suivaient dans son sillage, avec des passagers occupés à lire un magazine, boire un café ou travailler sur leur tablette tactile. L’objectif : chasser la sempiternelle « erreur humaine » et réduire les émissions de CO2.
Les automobilistes ayant doublé ce curieux convoi ne s’en sont sans doute pas remis. Pensez donc, ce n’est pas tout les jours que l’on double des autos roulant à quelques mètres les unes des autres, et dont les conducteurs sont occupés à tout… sauf à conduire ! Loin d’être un délire de touristes ayant trop forcé sur la Manzana, il s’agissait en fait de la première expérimentation en grandeur nature de « Sartre ». Pas d’existentialisme ni de Castor là-dedans : SARTRE est l’acronyme de SAfe Road Trains foR the Environment. L’idée de ce projet lancé en 2009, soutenu par Volvo, l’équipementier britannique Ricardo, la Commission européenne et plusieurs instituts de recherche, est d’améliorer la sécurité et la fluidité du trafic tout en abaissant les rejets polluants.
Chaque véhicule suiveur est bardé d’électronique (caméras, capteurs, capteurs laser) qui surveillent le véhicule précédent ainsi que les environs immédiats. Ces systèmes de radar permettent de maintenir une distance de seulement 6 mètres entre chaque véhicule, l’ensemble du train routier circulant à 85 km/h.
Pilotage automatique oblige, le système Sartre permet d’écarter tout risque d’erreur humaine… du moins pour les véhicules suiveurs. Il permet également d’éviter les brusques accélérations ou freinages qui sont la cause de bien des embouteillages. Enfin, la proximité entre les éléments du train routier leur permet de lisser leur signature aérodynamique et de profiter de l’effet d’aspiration, ce qui profite aux émissions de CO2.
Tout ceci est bien beau, mais l’histoire ne nous dit pas ce qu’il arriverait si le conducteur du camion de tête était pris d’un malaise ou d’une irrépressible envie de somnoler… Et quel automobiliste serait prêt à lambiner à 85 km/h entre Paris et Marseille, soit plus de neuf heures durant… sans compter les inévitables pauses-pipi ? Bref, le train routier n’apparaît réellement valable que pour le transport routier. Pour le reste, la vraie voie d’avenir, c’est l’automatisation intégrale !
Techniquement c’est vraiment intéressant.
Par contre effectivement on peut s’interroger sur certains points. Si l’on fait un convoi de 5 camions, il va falloir être attentif aux sorties d’autoroute au moment de vouloir les doubler. Et d’un point de vue légal il doit y avoir quelques soucis, quid de la responsabilité des conducteurs des véhicules « remorqués » en cas d’accident ? Ou en cas de défaillance du système ?
D’un autre côté, sans dire de faire un Paris-Marseille complet on peut imaginer faire partiellement le trajet grâce à ce système en cas de fatigue ou de fort trafic. Et surtout je ne serais pas contre sur des trajets quotidiens balisés de radars automatiques, 50km à 85 ça prend 35 minutes, à 110 c’est seulement 8 minutes de moins.
Pour les camions pourquoi pas..mais pour les automobiles,je ne vois pas comment on va accorder les violons entre(par définition sur les routes) personnes ne se connaissant pas et ayant des besoins(ou envies) totalement antagonistes parfois et toujours bien différents…Donc exploit totalement inutile à mes yeux,à moins qu’on fasse un convoi..d’autobus!!!Cherchez l’erreur.
Irréaliste … pour l’instant. D’autant que confier la sécurité du train au chauffeur du premier véhicule ne parait pas forcément une bonne idée. Mais c’est une étape de plus vers l’automatisation de la conduite sur autoroute.
Gentille la vidéo. Heureusement que je comprends un peu l’anglais. Mais pour les autres, une traduction ne serait-elle pas nécessaire ?
Pour l’instant, le système fonctionne (et c’est très bien de valider ce type de fonctionnement) pour un groupe de plusieurs voitures partant et allant au même endroit (bien qu’un bus serait peut-être mieux adapté) . Qu’en est-il si l’un des conducteurs décide de jouer cavalier seul ? Comment se gère le convoi en cas de coupure ? Un feu par exemple ? Le camion de tête doit-il attendre les autres ? Comment raccrocher et décrocher du convoi ? Et si un véhicule tombe en panne ?
Au delà du progrès technologique, l’équipe doit aujourd’hui faire face à toute éventualité. Je reste à l’écoute car le concept « convoi » sera la solution de l’avenir…
Bon courage et bravo !
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