Les normes antipollution européennes ont joué un rôle crucial dans l’amélioration de la qualité de l’air. Mais leur septième itération, qui doit entrer en vigueur en 2025, atteint des niveaux d’exigence tels que le moteur thermique n’y survivra pas… à quelques exceptions près !
Le 1er juillet 1992, la CEE rendait obligatoire l’installation d’un pot catalytique sur tous les nouveaux modèles. C’était la première fois qu’une norme antipollution était décrétée au niveau européen. Au fil des années, ces normes se sont sévérisées, abaissant les tolérances en termes d’émissions, ou régulant de nouveaux polluants : Euro 2 en 1996, Euro 3 en 2000, Euro 4 en 2005… jusqu’à la norme actuelle, baptisée Euro 6d, entrée en vigueur en janvier 2020. Grosso-modo, tout se passait plutôt bien : le régulateur et les régulés (constructeurs automobiles et équipementiers) fonctionnaient en bonne intelligence, de façon à faire progresser l’agenda écologique du premier sans compromettre la rentabilité des seconds.
Tout allait bien… jusqu’à ce qu’éclate le scandale du Dieselgate en 2015 ! Pris en flagrant délit de triche sur ses diesels, le groupe Volkswagen (et d’autres, comme FCA, Renault-Nissan ou Mercedes) a dû reconnaître avoir trompé la confiance du régulateur. Dès lors, l’entente cordiale qui régnait entre ce dernier et les constructeurs a été rompue, et un climat de défiance vis-à-vis de l’industrie automobile s’est largement installé dans les instances de Bruxelles, où il a été décidé que l’avenir de cette filière s’écrirait sans elle.
2021 va être une année charnière à ce sujet, puisqu’elle va marquer les délibérations autour de la future norme antipollution Euro 7, qui doit être adoptée en fin d’année pour une entrée en vigueur en 2025. Les pourparlers n’ont pas encore vraiment commencé, mais les premiers échos qui ont été publiés donnent la mesure d’un profond bouleversement ! La directive prévoirait ainsi une réduction des polluants de 60 à 90 %, mais aussi la régulation de polluants jusqu’alors ignorés, comme l’ammoniac (issu des filtres catalytiques SCR des diesels avec AdBlue), le méthane ou le protoxyde d’azote.
Et ce n’est pas tout : pour être homologués, les véhicules devront respecter ces seuils d’émissions dans toutes les conditions. « Les tests peuvent se faire en été, en hiver, dans une montée ou une pente, en altitude ou près de la mer, sous 30 ou – 10 degrés » expliquait dans le Journal de l’automobile Nicolas Le Bigot, directeur des affaires techniques et environnementales au Comité des constructeurs français d’automobiles. « Cette procédure a donc déjà été ajoutée à celle en laboratoire, appelée WLTP. Mais en usage réel, les variabilités sont bien sûr importantes. » En résumé : la norme antipollution Euro 7 serait – de loin – la plus sévère au monde !
Pour que les moteurs thermiques puissent répondre à ces exigences, il faudrait drastiquement alourdir les dispositifs de dépollution. « Cette nouvelle réglementation est vraiment difficile à respecter, parce que nous allons avoir […] des pots catalytiques plus gros » expliquait Frank Walliser, directeur produit 911 et 718 chez Porsche. « Et quand je dis plus gros, je parle d’un facteur trois à quatre. Il y aura donc une petite usine de chimie industrielle dans la voiture pour véritablement contrôler tout ça ! » Moralité : le coût des voitures neuves va flamber… jusqu’à rendre financièrement non viables les modèles les plus populaires.
Luca de Meo, le nouveau patron de Renault, a ainsi annoncé que la Twingo n’aurait pas de remplaçante : déjà fragile, l’équation économique de ces petites voitures deviendra totalement insoluble avec les futures normes. La Fiat 500 thermique sera elle aussi supplantée à terme par sa toute nouvelle déclinaison électrique. Une vraie lame de fond : les petites voitures vont disparaître… ou se renchérir. Dans le même temps, les modèles électriques devraient certes voir leurs tarifs baisser, mais sans doute pas suffisamment. Sans parler du réseau de recharge encore largement dysfonctionnel : selon une récente étude, un quart des bornes françaises seraient indisponibles 99% du temps ! Difficile, dans ce cas, d’espérer que les voitures électriques puissent supplanter les modèles thermiques à court ou moyen terme. Une telle sévérisation des normes pourrait donc au final se révéler contre-productive, en incitant les automobilistes à garder leur véhicule vieillissant ou à se tourner vers des autos d’occasion, avec un impact négatif sur la qualité de l’air.
Quid des sportives ? Si les modèles populaires semblent bel et bien condamnés à l’électrification, les marques haut de gamme pourraient préserver encore quelque temps leurs moteurs thermiques. Mais ces derniers pourraient paradoxalement… aller à rebours du downsizing qui fut pourtant la norme au cours des dix dernières années ! C’est en tous cas l’opinion de Frank Walliser : « Nous verrons un grand changement, car cela veut dire de nouveaux moteurs pour tout le monde, et nous verrons le retour de cylindrées plus grosses. Je m’attends à une hausse moyenne de 20 % de la cylindrée pour ces moteurs aux normes Euro 7. Beaucoup de constructeurs vont passer du 4 au 6 cylindres ou du 6 au 8 cylindres. Les normes sont totalement contreproductives vis-à-vis des émissions de CO2, qui vont augmenter. On ne peut pas se conformer aux nouveaux standards sans consommer davantage de carburant. Ça a l’air dingue, mais c’est pour le moment une réalité technique. »
Résumons. Des voitures thermiques abordables en voie de disparition, des voitures électriques qui resteront inaccessibles aux plus modestes, et des sportives qui pourront passer à travers les mailles du filet avec des moteurs plus gros et des émissions de CO2 en hausse : l’avenir du secteur automobile s’annonce plein de paradoxes !
On court à grand pas vers le torpillage de nos industries automobiles européennes, ce qui fera la joie des Chinois, des Américains et d’autres qui prendront alors notre place. Tant qu’on y est, autant le faire aussi pour toutes nos industries européennes, comme ça, l’Europe verte deviendra le futur tiers monde .
de toute façon les véhicules électriques ont aujourd’hui un impact plus négatif sur la nature que les moteurs thermiques…. Tout ceci est purement doctrinaire ! Et personne n’a fait le calcul pour savoir combien de milliards de tonnes de terres rares il faudra traiter, avec les milliards de litres d’eau et les centaines de tonnes de produits chimiques polluants, pour sortir les fameux métaux rares incontournables composant les batteries électriques !
Je grenouille pas mal dans l’industrie automobile et j’ai bien l’impression que cette transition profite à l’industrie française. Je vis à Lyon et suis entouré de plein de boites qui investissent des millions dans l’électrique et l’hydrogène, avec des créations d’emploi par centaines.
l’hydrogène ne peux pas être contenu dans n’importe quelle contenant car, l’hydrogène est le plus petit composé de l’univers. Ce composé s’échappe de moitié chaque jour dans n’importe quelle contenant et, sa fabrication demande une telle énergie que le bilan carbone est catastrophique !!!!
Les fusées qu’on envoie dans l’espace, leurs carburant sont fabriqués le jour même pour être injecté au dernier moment car, les atomes sont les plus volatils de l’univers !!!
Mais non il ne faut pas être si pessimiste. L’industrie automobile dite Française, qui n’est plus très française, ne manque pas de ressources.
Pour rappel PSA est 20% chinois et a fusionné avec FCA.
Je pense qu’il est largement temps que nos voitures utilisent des énergies plus vertueuse que le pétrole.
Nos cher constructeurs nationaux y travaillent et sont plus avancés que nos voisins.
encore un troll qui pollue le cerveau des scientifiques
On a encore pris 10 ans de retard sur les autres pays comme d’habitude .
Combien d’utilisateurs de thermiques réalisent combien ceux ci vont émettre de co2? Et autres box etc….
Eh bien suivant les données constructeurs,une petite auto,essence ou diesel,pour un trajet moyen de 300kmva emettre 90 kg de ces garzs meme si on est peu écolo,il est impossible d’être optimiste .
Comment ferons nous pour rouler ou pour partir en vacances?
– Les voitures électriques ne sont pas en mesure de faire plus de 300km.
– Les bornes de recharge sont rares
– le coût des voitures électriques
– est ce qu’il y a des voitures familiales électriques abordable ?
– L’avion est aussi considéré comme extrêmement polluant, alors adieu les voyages en avion pour prendre une voiture de location électriques
– reste le train. À 4 avec les bagages, le lit parapluie …
– des nouvelles centrales nucléaires devront voir le jour pour recharger tout ce beau monde la nuit car oui il faudra bien recharger pour aller au boulot le lendemain.
– et les personnes sans garage/box/ prise de courant, ou qui résident en appartement, on fait comment pour électrifier ?
C’est bien jolie de moins polluer mais aucune autre solution n’existe pour ne pas aller contre la liberté de déplacement des uns et des autres.
Une norme bien trop en avance sur son temps. Le stockage de l’énergie est le plus gros challenge et depuis un siècle.
La recherche sur les batteries avance mais ne sera pas révolutionnaire en 5 ans.
Les constructeurs sont complètement bloqué par les normes mais aussi par le carburant qui doit être amélioré !
Que deviendront les voitures de compétition?
Durand20
En tant que français moyen, comment ferons nous pour aller au travail ou pour partir en vacances en sachant que ?
– Les voitures électriques ne sont pas en mesure de faire plus de 300km. Et rarement sur grand trajet
– Les bornes de recharge sont rares
– le coût des voitures électriques
– est ce qu’il y a des voitures familiales électriques ?
– L’avion est aussi considéré comme extrêmement polluant, alors adieu les voyages en avion pour prendre une voiture de location électriques
– reste le train. À 4 avec les bagages, le lit parapluie …
– des nouvelles centrales nucléaires devront voir le jour pour recharger tout ce beau monde la nuit car oui il faudra bien recharger la nuit pour aller au boulot le lendemain. A savoir aussi que les recharge rapide nécessite une source puissante…
– et les personnes sans garage/box/ prise de courant, ou qui résident en appartement, on fait comment pour électrifier ?
Une norme bien trop en avance sur son temps. Le stockage de l’énergie est le plus gros challenge et depuis un siècle.
La recherche sur les batteries avance mais ne sera pas révolutionnaire en 5 ans.
Les constructeurs sont complètement bloqué par les normes mais aussi par le carburant qui doit être amélioré !
Bref, C’est bien jolie de moins polluer mais aucune autre solution n’existe pour ne pas aller contre la liberté de déplacement des uns et des autres.
Beaucoup d’approximations :
– « Les voitures électriques ne sont pas en mesure de faire plus de 300km ». Bien sûr que si. Il suffit de recharger la batterie… 😉
– « Les bornes de recharge sont rares ». C’est de moins en moins vrai, car les réseaux se déploient, Ce n’est pas encore parfait, mais par rapport à 5 ans en arrière, il y a déjà été fait beaucoup de progrès.
– « le coût des voitures électriques ». C’est de moins en moins vrai, d’autant plus que le marché d’occasion commence a être approvisionné. Et une fois passé le surcoût à l’achat, les coûts de fonctionnement est réduit par rapport à un thermique et en faisant des calculs globaux, on s’aperçoit qu’une voiture électrique coute bien moins cher, même si l’achat est plus élevé.
-« est ce qu’il y a des voitures familiales électriques ». La leaf est sortie, il y a 10ans maintenant. La ioniq est sortie en 2015,….
– « des nouvelles centrales nucléaires devront voir le jour pour recharger tout ce beau monde la nuit car oui il faudra bien recharger la nuit pour aller au boulot le lendemain », »les personnes sans garage/box/ prise de courant, ou qui résident en appartement, on fait comment pour électrifier ». Il faut regarder les ordres de grandeurs. Il n’est pas nécessaire de recharger toutes les nuits, ni toute la nuit. Il y a aussi d’autre possibilité de recharger en journée au travail ou en allant faire ses courses… personne ne se plain de ne pas avoir une station essence à domicile. Bref d’après RTE, on peut passer à 40% des déplacements en VE dés aujourd’hui sans que cela ne pose de problème au réseau.
De toute façon, on va devoir revoir notre mode de vie par la contrainte : Le pic de production du pétrole conventionnel a été passé en 2008 et il se pourrait que le pic de production globale de produit pétrolier (pétrole de schiste, bitumeux,… ) est été atteint en 2019. Donc soit on anticipe la pénurie à venir, soit on continue comme si tout cela n’existait pas. Et on va au devant de gros problèmes, quand les gents ne pourront pas se plaindre de ne pas partir en vacances, mais tout juste pour aller au travail.
ON SE MOQUE DE NOUS .Quand on voit les désastres environnementaux que génère la production des batteries c’est un scandale .Oui la voiture electrique est propre dans les concessions ,mais quel misère dans les pays ou l’on prélève la matière premiere
C’est vrai que l’exploitation pétrolière est un une industrie vertueuse, qui n’a aucun impact…
Non sérieusement, quand on se plain du désastre environnemental d’une batterie, on regarde aussi ce que cela remplace.
En effet on pollue depuis bien longtemps, ça n’a pas commencé avec les batteries. Mais si cette prise de conscience permet de remettre en cause sa consommation et son impact, c’est alors un mal pour un bien…. mais malheureusement, je ne suis pas sûr que la majorité aille jusqu’au bout.
30% des déplacements concernant les trajets maison/travail (30km/jours en moyenne). Ces trajets ne concernent pas les grosses voitures sportives et ne demande pas de grosse batteries. La Dacia « Spring » répond parfaitement à ce besoin et en fonction des régions et des primes, neuve, elle peut couter moins de 1300€ (https://www.automobile-propre.com/dacia-spring-une-voiture-electrique-neuve-a-1-300-e-cest-possible/)
Faut-il rappeler que la Dacia Sandero est le premier véhicule acheté par les particuliers en France?
Bref arrêtons de voir que les niches incohérentes, mais pour la majorité du marché, l’électrique est déjà un choix cohérent financièrement. Pour ce qui est de la passion automobile, laissons là où elle est… à la niche : les déplacements plaisir (balade / rassemblement / circuit).
En quoi la norme Euro 7 ferait augmenter le nombre de cylindre pour moins polluer ?