Affichage tête haute : le futur est sous nos yeux

Proposé dès 1997 sur la Chevrolet Corvette C5, l’affichage tête haute est un accessoire bien utile, mais qui a pourtant mis du temps à se diffuser tout en évoluant assez peu. Le dispositif s’est en effet longtemps contenté d’afficher la vitesse du véhicule, sur une plaque de verre ou directement sur le pare-brise. Pratique, mais un peu succinct. Toutefois, certains constructeurs veillent à le dépoussiérer pour le doter d’impressionnantes caractéristiques…

Vous le connaissez peut-être sous l’appellation HUD (Head Up Display) ? L’affichage tête haute a pour avantage de fournir au conducteur les informations de conduite principales directement dans son champ de vision, lui épargnant ainsi d’avoir à quitter la route des yeux. Mais désormais, il tâche d’en proposer bien plus…

Ecran tête haute Audi en 2016

La navigation

En 1997, le GPS n’était pas aussi répandu qu’aujourd’hui. Mais il s’est depuis démocratisé et ses fonctions de navigation se sont greffées à l’affichage tête haute. D’abord apparues sous la forme d’un simple guidage par pictogrammes, les indications restituées se sont progressivement améliorées. Chez les constructeurs haut de gamme tel BMW, l’affichage intègre aujourd’hui des cartes simplifiées, et surtout très lisibles. Pratique pour ne pas perdre de vue la route ! Mais aussi évolué soit-il, le guidage d’un GPS n’est pas toujours évident à interpréter. C’est pourquoi un système de réalité augmentée dans le HUD a été inventé. Jaguar Land Rover travaille ainsi dessus depuis 2014, mais c’est Volkswagen sur ses électriques ID.3 et ID.4 et Kia Hyundai sur les Ioniq 5 et EV6 qui ont été les pionniers. Chez le premier, une grande fenêtre dédiée aux affichages dynamiques (typiquement la vitesse) est située dans le champ de vision du conducteur, à une distance virtuelle d’environ 10 m. Et une seconde fenêtre, plus éloignée, se charge des informations des systèmes d’assistance (vitesse maximale autorisée, etc.) ainsi que des différentes instructions de guidage.

Ecran tête haute en réalité augmentée MBUX de Mercedes

Toutefois, le dernier en date à avoir fait impression est Mercedes-Benz, sur la nouvelle génération de sa Classe S W223 (rejointe par l’EQS) avec la technologie MBUX. Le constructeur de luxe allemand utilise en effet un dispositif de miroir numérique développé par Texas Instruments. Celui-ci offre une résolution de 1,3 Mpx à l’image virtuelle qui apparaît là encore à une distance de 10 m. “Dans le système de navigation, des flèches de bifurcation animées sont notamment positionnées virtuellement et avec une grande précision sur la chaussée. La surface d’affichage correspond à un écran de 77 pouces”, explique la firme.

MTLC de Volvo et

Le cas Volvo

La firme suédoise a toujours fait de la sécurité – active et passive – son credo. En 2016, elle visait même le “0 mort en Volvo”. Un peu optimiste… En avril 2020, elle a poursuivi dans cette voie en bridant la vitesse de ses véhicules à 180 km/h. Et récemment, la filiale Volvo Cars Tech Fund a investi 2 millions de dollars dans la société Spectralics, spécialisée dans l’optique et l’imagerie, afin d’accéder à des technologies innovantes. L’une d’elles concerne l’espace alloué à l’affichage tête haute, avec le MTLC (Multi-Layer Thin Combiner : “combinateur mince multicouches”). Concrètement, un film transparent transforme l’intégralité du pare-brise en écran. Ainsi, non seulement les dimensions de de l’affichage peuvent être sensiblement agrandies mais, en plus, la vision en trois dimensions est grandement améliorée pour faciliter les perceptions de la route et du chemin à suivre. Et pour Volvo, le futur ne s’arrête pas là. Le constructeur automobile de Göteborg mentionne en effet d’autres applications possibles, notamment des filtres pour afficher des apps, des systèmes de détection dans l’habitacle, des caméras avant insensibles aux occultations et même des projections holographiques numériques.

Apple dans la bataille ?

Après ses ordinateurs, ses tablettes, ses baladeurs puis ses téléphones qui ont révolutionné l’industrie, que nous réserve la pomme dans sa vision de l’automobile ? Le HUD peut-il être l’un des éléments marquants de la bataille qui s’annonce entre Apple et Tesla ? Car aussi geeks que soient les Tesla, elles ne disposent étonnamment toujours pas de dispositif HUD. Si certains accessoiristes proposent des solutions, les discussions à ce sujet restent nombreuses sur les forums. Dans le même temps, s’il est encore trop tôt pour décrire l’Apple Car, quelques brevets ont déjà été déposés et permettent d’imaginer quelques-unes de ses composantes. En mai dernier, l’un d’eux concernait un pare-brise de réalité augmentée avec des fonctionnalités jusqu’ici inédites, telle que la taille et la position de l’affichage variables selon la vitesse par rapport aux limitations locales. Il évoquait aussi la possibilité d’indiquer des objets non directement perceptibles, quelque chose dans l’angle mort par exemple, voire un panneau masqué par un camion. Un deuxième brevet ne concerne quant à lui que les possesseurs d’iPhone – qui devraient cependant représenter une écrasante majorité des clients d’une Apple Car. Grâce à lui, la voiture pourra indiquer où le passager a laissé tomber son précieux smartphone. Mais on s’éloigne ici de l’affichage haute pour s’approcher de la fonction gadget…

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