Il y a un peu plus de deux ans, je me demandais dans un précédent billet si la boîte manuelle était vraiment condamnée à brève échéance. Aujourd’hui, le bilan est toujours mitigé : les transmissions automatisées continuent leur prise de pouvoir, le levier de vitesses ne résistant que sur une poignée de modèles. Mais à mesure que la clientèle de la boîte manuelle s’amenuise, le choix se restreint… au point d’en faire une rareté très recherchée.
À ses débuts sur les sportives, l’automatisme a pourtant connu quelques ratés, les premiers modèles équipés de boîtes robotisées peinant à convaincre. Sur la Ferrari 355, les clients préféraient le « clic-clac » du levier de vitesses dans sa grille chromée aux palettes peu réactives de la toute première boîte F1. La Selespeed d’Alfa Romeo, concoctée par Magneti-Marelli, n’a jamais séduit, tandis que la transmission SMG des M3 E36 est rapidement tombée aux oubliettes. La boîte « orthopédique » ne suscite alors qu’un intérêt mi-scientifique, mi-amusé. Le conducteur de sportive reste attaché à son levier et ses trois pédales.
Mais le ver s’installe durablement dans le fruit dans les années 2000. Dès 2001, BMW impressionne avec sa M3 E46 SMG2, dont la transmission robotisée à simple embrayage rapide comme l’éclair fait oublier sa piteuse devancière. En 2003, le groupe Volkswagen lance ses boîtes DSG (en 2003 sur l’Audi TT V6 3.2 et la VW Golf R32), qui ne resteront pas longtemps inaperçues. Chez Ferrari, la boîte F1 s’améliore de génération en génération, au point de supplanter la transmission manuelle sur la F430.
Si bien qu’en l’an de grâce 2015, les sportives à boîte manuelle se comptent quasiment sur les doigts des deux mains : on y trouve une poignée d’Aston Martin Vantage, des Jaguar F-Type (seulement les V6 et V6 S), des Porsche Boxster, Cayman et 911 (plutôt en version « de base »), ainsi que quelques « traditionalistes » comme les Caterham, Chevrolet Corvette C7 ou Morgan. Même les puristes de chez Lotus ont dû se résoudre à développer une boîte automatique !
Chez BMW, les M3 et M4 restent disponibles avec un levier de vitesses, mais pour encore combien de temps ? En effet, selon Frank van Meel, le patron de la division M, « d’un point de vue technique, le futur n’est pas brillant pour les boîtes manuelles. Les transmissions à double embrayage ou automatiques sont plus rapides et offrent une consommation plus basse. » Alors, on dit auf wiedersehen à notre bon vieux levier de vitesses ? « Difficile de dire que l’on restera fidèle à la boîte manuelle », reconnaît van Meel, « mais elle a toujours une large communauté de fans, et nous n’allons pas retirer quelque chose que le client désire.”
Ouf : le client est toujours roi. Mais l’amateur de sportive désireux d’utiliser sa main droite et son pied gauche devenant une espèce minoritaire, il devra se contenter de ce qu’on lui propose. La boîte automatique étant désormais le choix par défaut, la transmission manuelle devient une option pour « expert », sur des versions « radicales ». C’est l’approche de Porsche, plutôt précurseur en la matière : si la 991 GT3 n’existe qu’avec la « Doppelkupplung », le Cayman GT4 et le Boxster Spyder restent exclusivement disponibles avec une bonne vieille boîte manuelle. Et personne ne songe à s’en plaindre !
Heureusement pour les fans, la boîte manuelle résiste mieux sur le segment des GTI : des stars comme la Renault Mégane R.S., la VW Golf GTI, la Ford Focus RS ou la future Peugeot 308 GTi lui restent fidèles. Notamment parce que la transmission mécanique conserve un avantage déterminant à ce niveau de gamme : elle coûte nettement moins cher.
Poussif et mou-bourgeois le systeme automatique a ce bruit en vagues continues qui n’égale pas le sur-régime volontaire d’un dépassement (de soi?) en caterham par exemple. On est dans un bioécohybride feutré qui conduit à votre place et le chemin est tout tracé vers le pilotage GPS avec bridage de vitesse automatique en fonction des limitations. gardons précieusement les collectors manuels, ils sont le son et la liberté.
Je roule avec une Ferrari 360 boite manuelle depuis presque trois ans.Si je me porte acquéreur d’une F430,elle sera en boite manuelle aussi.
Mon plus long trajet en une journée a été 980 kilomètres et beaucoup de plaisir à changer les vitesses avec cette bonne boite .Pas de fatigue due aux changements de rapports ,l’auto est confortable et puis le levier,sa grille c’est mythique !!!
Je voie pas l’intéret de standardiser la boite auto sur une sportive, où le changement de rapports fait parti du plaisir. Le pilote fait davantage corps avec la machine. Le couple est géré avec davantage de précision, même si il est vrai, on a fait de sérieux progrès en matière de boite auto ces derniers années. Mais pour moi, elle doit rester cantonné à la voiture de tous les jours, cette voiture purement utilitaire qui doit juste nous ramener d’un point A à un point B sans trop nous fatiguer. Dans les embouteillages, je voie pas le plaisir de passer les vitesses. C’est pas pour rien que beaucoup de chauffeurs de taxi les ont adoptées dans les grandes agglomérations. Néanmoins, reste un mystère chez nous: l’entretien de la boite auto. On parle de lubrification à vie comme pour les boites manuelles. Or beaucoup se plaignent de patinage, de vitesses qui ont du mal dès 150.000 kms ! Aux USA (habitués de longue date), on les vidange au moins tous les 100.000… Chez nous, on remplace 2 boites auto pour 1 embrayage de boite manuelle. Le kit embrayage est moins cher (exemple: 250 euros le kit pour ma Audi sur ce site http://www.yakarouler.com/vente/embrayage). Tout est fait pour dégouter les français de la boite auto.
Je trouve que l’on mélange trop souvent boite automatique et boite séquentielle ( ou à commande robotisée, ect…), ce qui n’est pas la même chose. Conduisant au quotidien un Grand Cherokee V8 en boite auto traditionnelle, c’est un calvaire en montagne. Absolument pas adaptée. Mon précédent véhicule utilitaire, un Renault Trafic en boite robotisée, n’était pas meilleur : je laissais la boite en position manuelle ; seule manière de négocier une épingle à cheveux de manière « propre ». Mais le plus gros problème à mon sens est la fiabilité. Les boites manuelles ne tombent plus en panne de nos jours. Passer 150.000 km avec une boite séquentielle laisse augurer quelques déconvenues à venir… En d’autre termes, cela s’appelle de l’obsolescence programmée. C’est une manière de nous faire débourser entre 5000 et 6000 euros en concession à 200.000 km. On jette l’éponge et on commande une voiture neuve. L’argument de l’économie en carburant ne tiens donc pas. En clair, je suis contre et je serais pour quand elles tiendrons 600.000 km. Reste que les palettes au volant, je trouve ça plutôt sympa, mais encore une fois, dans les épingles à cheveux on les cherche ! Et le levier redevient indispensable. Mais j’ai bien peur qu’en effet, l’idée des constructeurs soit que l’utilisateur paie une première fois plus cher sa voiture car elle possède une boite séquentielle, paie une seconde fois 5000 euros pour la réparer et que, lors de la commande du prochain véhicule, on lui propose une boite manuelle en option et moyennant finance, comme étant un luxe.
Cela dit, j’ai lu quelque part qu’avec les moteurs actuels surpuissants et au couple incroyable, ( les sportives de plus de 300cv ) les boites manuelles ne tiendraient pas, et que le recours aux séquentielles étaient indispensable, notamment par les garde-fous électroniques. Qu’en est-il ? Peut-on me renseigner ?
Entretenons religieusement nos sportives et autres à boîte manuelle ; elles deviendront + que rares au milieu des voitures actuelles très anesthésiées …
AV je pouvais, les yeux fermés, en roulant, reconnaître la plupart des marques et mêmes modèles ; maintenant ce serait un jeu bien plus difficile !
JPN
j’ai une 205